Zurich (awp) - Sulzer a dégagé des résultats en hausse à tous les niveaux l'année dernière. La performance du groupe industriel de Winterthour s'est cependant révélée mitigée, comparée aux attentes du marché, tandis que le dividende est resté au même niveau que l'exercice précédent.

Les entrées de commandes ont progressé de 11,9% à 3,5 milliards de francs suisses, portées notamment par 129 millions issus des acquisitions, alors que le chiffre d'affaires s'est amélioré de 11,7% à 3,4 milliards. La croissance organique des ventes s'est établie à 7,8%, a détaillé le groupe zurichois jeudi dans un communiqué.

Alors que les rachats d'activités ont contribué à hauteur de 126,9 millions de francs suisses aux ventes, ces dernières ont été pénalisée d'environ 8,3 millions par les effets de change. Les recettes ont été portées par l'ensemble des régions et notamment l'Asie-Pacifique.

Au niveau de la rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit) a bondi de 34,5% à 183,6 millions de francs suisses, tandis que la marge opérationnelle (opRosa) a progressé de 1,1 point de pourcentage à 9,5%. Le bénéfice net s'est envolé de 35,8% à 113,7 millions.

Des économies aussi

Sulzer a réussi à économiser, dans le cadre de son programme d'économie SFP, quelque 230 millions de francs suisses. L'entreprise a relevé de 10 millions son objectif de réduction des coûts cette année. "Nous avons atteint les objectifs fixés", s'est félicité le directeur général Grégoire Poux-Guillaume, cité dans le communiqué.

De fait, le groupe winterthourois ambitionnait pour 2018 de réaliser une croissance des entrées de commandes de 10% à 12% et de 6% à 8% pour le chiffre d'affaires, ainsi qu'une marge opérationnelle aux alentours de 9,5%. Fort de ce résultat, le dividende versé aux actionnaires doit s'élever à 3,50 francs suisses par action, autant que le montant versé au titre de 2017. Les analystes tablaient quant à eux sur une rétribution de 3,55 francs suisses par titre.

Autant les entrées de commandes que les ventes sont conformes aux anticipations du marché, mais l'Ebit était attendu à 201,6 millions de francs suisses en moyenne et le profit net à 147,1 millions.

Pour 2019, la direction vise une croissance organique, ajustée des effets de change, des nouvelles commandes de 2% à 5% et de 3% à 5% des recettes. La marge opérationnelle Ebita doit se situer autour de 10%. Le groupe s'attend à ce que "la dynamique positive" se poursuive cette année dans le secteur des hydrocarbures.

Investisseurs ravis

Les investisseurs bien bien accueilli ces nouvelles et l'action a fini en hausse de 5,7% à 96,30 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,08%.

"Les solides chiffres en 2018 soulignent que les activités de Sulzer n'ont pas subi de ralentissement", ont souligné les analystes de Vontobel dans une note.

Les spécialistes de Baader Helvea ont partagé cet avis, ajoutant que les perspectives optimistes du groupe étaient étayées par la bonne santé dans les secteurs du pétrole et du gaz. En matière d'anticipation, l'éventualité d'un Brexit dur ne donne pas de sueurs froides au patron.

Alors que le Royaume-Uni doit officialiser sa sortie de l'Union européenne le 29 mars, un tel scénario "n'aurait qu'un impact limité sur nos activités", a dit M. Poux-Guillaume à AWP lors d'une conférence de presse. Idem concernant le conflit commercial entre Pékin et Washington. Les taxes douanières supplémentaires introduites de part et d'autre n'ont eu qu'un effet réduit - de l'ordre du million à un chiffre - sur les activités du groupe zurichois, a assuré le directeur général.

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