Zurich (awp) - Les récentes acquisitions réalisées par le groupe industriel Sulzer lui ont permis d'amortir la chute prévue des ventes et des entrées de commandes, dont le niveau a surpris favorablement en 2016. La faiblesse des secteurs pétrolier et gazier continue de peser, alors que les coûts de restructuration ont fait dégringoler le bénéfice net annuel. La croissance devrait revenir en 2017, mais elle ne sera pas organique.

L'année dernière, les nouveaux contrats se sont élevés à 2,80 mrd CHF, ce qui représente une baisse de 3,4% sur un an, selon les indications fournies mercredi par Sulzer. A taux de change constants (TCC), le recul atteint 2,0%.

L'érosion du chiffre d'affaires avoisine ces niveaux, plus précisément -3,2% en réel et 2% TCC à 2,88 mrd CHF. Malgré tout, ces résultats ont dépassé, certes légèrement, les prévisions moyennes des analystes sollicités par AWP.

Cette modeste surprise s'explique avant tout par les apports de deux entreprises rachetées en 2016, à savoir l'allemand Geka et le britannique PC Cox. Les entrées de commandes ont ainsi connu une croissance externe, en provenance des clients industriels et notamment ceux actifs sur le marché énergétique.

Sulzer est toutefois resté désarmé face aux difficultés rencontrées dans les secteurs pétrolier et gazier. Ces activités traversent une phase de restructuration et coupent dans les budgets d'investissement, malgré une remontée des cours du brut, regrette la société winterthouroise.

RENTABILITÉ ÉRODÉE

La baisse des recettes s'est directement répercutée sur la rentabilité de l'entreprise. Le résultat opérationnel (Ebita) s'est fixé à 238,9 mio CHF, ce qui représente un recul de 6,0% ou 4,4% TCC. L'excédent d'exploitation (Ebit) s'est replié de 4,6% à 115,3 mio. La marge opérationnelle Ebita a été péjorée de 0,3 point à 8,6%.

Les coûts liés au programme d'économies Sulzer Full Potential et aux acquisitions ont plombé le bénéfice net, qui a dégringolé d'un cinquième, à 59 mio CHF.

L'assemblée générale du 6 avril devra se prononcer sur un dividende stable de 3,50 CHF par action, indique le conglomérat winterthourois mercredi. Le bénéfice par action non dilué a fondu de quelque 20%, à 1,73 CHF.

Le bénéfice net et l'Ebit manquent clairement les prévisions, alors que l'Ebita opérationnel et le dividende se situent nettement au-dessus.

Les régions Amériques et Emea (Europe, Moyen-Orient et Afrique) ont suivi la tendance générale négative en termes de commandes. La zone Asie/Pacifique affiche un bien meilleur bilan, au bénéfice de la nette reprise des affaires en Chine par rapport à 2015. Au terme de l'année, le carnet de commande affichait 1,44 mrd CHF, soit un repli de 4,7%.

Le chiffre d'affaires a pâti d'effets de change négatifs à hauteur de 34,5 mio CHF, alors que les acquisitions ont apporté des recettes supplémentaires de 90,6 mio. Tout comme pour les entrées de commandes, les secteur pétrolier et gazier ont pesé. Dans le domaine hydraulique, les ventes affichent un niveau inférieur à celui de l'année précédente. Toutes les régions accusent le coup.

La division Pumps Equipment a souffert de la faiblesse des cours du pétrole, malgré une remontée de ceux-ci. L'Ebita a reculé de près du quart pour cette unité. La situation est à peine meilleure pour Rotating Equipment Services, qui voit son chiffre d'affaires, ses entrées de commandes et son Ebita se contracter. Chemtech affiche plutôt une bonne santé.

CROISSANCE EN 2017

A fin décembre, Sulzer affichait un flux de trésorerie libre de 200,5 mio CHF, contre 155,8 mio une année auparavant.

Pour 2017, le groupe table sur une progression des entrées de commandes entre 5% et 8% et une croissance des ventes entre 3% et 5%. La marge opérationnelle Ebita est attendue à 8,5% environ. L'objectif d'économies de 200 mio CHF d'ici 2018 est par ailleurs confirmé.

La situation sur le marché des hydrocarbures demeurera compliquée cette année, malgré l'important apport au chiffre d'affaires - près de 50% - des sociétés reprises. Les prix continueront de subir une forte pression. Sulzer n'entrevoit aucune amélioration avant 2018. Le groupe s'appuiera sur la clientèle active dans d'autres secteurs et sur son programme d'efficience pour améliorer légèrement sa rentabilité.

La progression des entrées de commandes devrait principalement être apportée en 2017 par les entreprises acquises récemment. Au niveau du chiffre d'affaires, la croissance organique s'inscrira en négatif.

La grande majorité des analystes salue la performance de Sulzer. Seule voix discordante, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) déplore un bénéfice net et une charge fiscale inférieurs aux attentes. Les nouveaux objectifs sont empreints de "désenchantement", selon la ZKB.

A 12h45, le titre Sulzer prenait 3,8% à 108,40 CHF, dans un SPI en hausse de 0,61%.

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