Zurich (awp) - Sulzer a dégagé des résultats en hausse en 2019, voyant notamment son chiffre d'affaires croître de plus de 10%. Le groupe industriel de Winterthour compte augmenter le dividende versé aux actionnaires. Il se montre confiant pour 2020, malgré une baisse de production liée à l'épidémie du coronavirus.

Les entrées de commandes ont grossi de 6,1% à 3,75 milliards de francs suisses l'an dernier, quand le chiffre d'affaires s'est étoffé de 10,8% à 3,73 milliards, a détaillé le groupe mercredi dans un communiqué.

Alors que les effets de change ont pesé à hauteur de 74,2 millions de francs suisses sur les prises de commandes, celles-ci ont gonflé de 8,2% à taux de change constants et les ventes de 13%. Hors acquisitions et effets de change, les ordres se sont étoffés de 6,3% et le chiffre d'affaires de 10,8%.

L'an dernier, l'industriel zurichois s'est emparé du pétrochimiste américain GTC Technology et du prestataire écossais de services pour turbines à gaz Alba Power.

Marché sud-américain en berne

Le total des entrées de commandes a grossi organiquement de près de 20% en Asie-Pacifique ainsi que de 6% en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, tandis que les Amériques ont évolué latéralement, à cause d'un marché sud-américain en berne.

Les ventes à l'industrie chimique ont grimpé l'an dernier de 19,5%, mais de seulement 4,7% sur le marché de l'eau. Elles ont progressé de 1,0% pour l'industrie générale et ont reculé de 3,3% à destination du marché de l'énergie. Toutes les régions y ont contribué, en particulier les Amériques.

Par divisions, les recettes des pompes ont gonflé de 15% à 1,5 milliard, celles de Rotating Equipement ont gagné près de 10% à 1,2 milliard. Celles dans la chimie ont pris 18% à 664 millions, tandis que les applicateurs ont chuté de 7,3% à 420,6 millions. Dans cette division, l'Ebit a plongé de 37% à 40,2 millions.

Rentabilité en hausse

Au niveau de la rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit) a progressé de plus de 30% à 241,0 millions de francs suisses. La marge opérationnelle (Ebita) s'est inscrite à 10,0% contre 9,6% un an plus tôt.

Des provisions de restructuration et des coûts non opérationnels pour deux usines en Allemagne ont conduit à des dépenses à hauteur de 27,8 millions de francs suisses.

Pour la dernière année du programme d'économies, 23 millions de francs suisses ont été épargnés. "Au total, le programme Sulzer Full Potential (SFP) a permis d'économiser 253 millions de francs suisses".

Le bénéfice net a lui gonflé de 35,4% à 154 millions. Les actionnaires devraient profiter de cette performance. Un dividende de 4 francs suisses leur sera proposé, soit cinquante centimes de plus qu'en 2018.

Les résultats sont dans l'ensemble conformes aux anticipations du marché. Le chiffre d'affaires dépasse même les prévisions les plus optimistes.

"solide exécution opérationnelle"

Pour 2020, le groupe de Winterthour s'attend à une croissance des prises de commandes de 2-4% et des ventes de 1-3%. Il table sur une marge Ebita opérationnelle de 10,2 à 10,5%.

Grégoire Poux-Guillaume, le directeur général, cité dans le document, a assuré que "dans un contexte de prix stables, des volumes plus importants et une solide exécution opérationnelle ont permis d'accroître la rentabilité et d'atteindre une trésorerie record (+17,7% à 213,4 millions de francs suisses)".

Il s'attend à ce que la division Applicator Systems, qui fabrique des pinceaux pour les cosmétiques, renoue avec la croissance. L'année dernière, elle a subi la faiblesse du secteur de la beauté.

Il est aussi d'avis que "les perspectives 2020 sont solides", malgré l'impact du coronavirus sur la production en Chine.

"Les cinq usines en Chine sont de nouveau opérationnelles", a expliqué le directeur général lors d'une conférence de presse à Zurich. Environ 73% des travailleurs sont de retour sur les sites qui produisent à 40% de leurs capacités. "Mais cela s'améliore", selon M. Poux-Guillaume. Si la normalisation se poursuit au rythme actuel, la production devrait reprendre à plein régime à partir de la fin mars.

Hausse surprise du dividende

Grégoire Poux-Guillaume estime que les pertes de production du premier semestre se répercuteront sur les ventes mais qu'elles seront compensées au second. L'impact sur les résultats sera quantifié à une date ultérieure.

Pascal Furger de Vontobel salue la hausse surprise du dividende, un potentiel d'acquisitions et des prévisions positives pour 2020.

De son côté, Armin Rechberger de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) se montre plutôt sévère, pointant une rentabilité dans le bas de la fourchette de ses attentes et des perspectives prudentes pour 2020, alors que le marché du pétrole et du gas ralentit de nouveau.

Cet avis semblait recevoir un certain écho de la part des investisseurs, le titre Sulzer achevant la séance en repli de 0,4% à 106,60 francs suisses, à rebours d'un SPI gagnant 1,02%.

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