Zurich (awp) - Le groupe industriel Sulzer a enregistré au premier semestre un bénéfice net en chute tandis que les ventes ont progressé grâce aux acquisitions réalisées en 2016. L'entreprise a relevé jeudi ses prévisions pour les entrées de commandes de 2017 et confirmé les autres objectifs.

De janvier à juin, le bénéfice net a dégringolé de 26,8% à 36,9 mio CHF. L'Ebita opérationnel pour sa part a gagné 7,5% à 106,1 mio CHF et la marge afférente a grignoté 0,3 point de pourcentage à 7,4%.

Cette progression imputable au programme d'efficience Sulzer Full Potential (SFP) a pu limiter les effets négatifs d'un marché difficile, explique le communiqué.

Le chiffre d'affaires s'est quant à lui étoffé de 3,4% à 1,43 mrd CHF grâce aux acquisitions. Sur le plan organique, les ventes se sont repliées de 6,7%. Par ailleurs, les entrées de commandes ont bondi de 12% à 1,59 mrd et avancé seulement de 1,9% au niveau organique.

Le chiffre d'affaires et le bénéfice net ont raté le coche de peu mais les autres résultats sont quelque peu supérieurs au consensus AWP. Les analystes interrogés tablaient sur des entrées de commandes de 1,56 mrd, des ventes de 1,45 mrd, un Ebita opérationnel de 105,3 mio et un bénéfice net de 37,2 mio CHF.

Par division, le recul du chiffre d'affaires organique s'explique par les faibles volumes de la division Equipements pompes pour les secteurs du pétrole et du gaz, relève Sulzer.

La forte progression des entrées de commandes est à mettre au crédit de l'activité du segment downstream (raffinage) et la commande Rotec dans le secteur énergétique. Les commandes des secteurs pétrolier et gazier se sont stabilisés à un faible niveau, tandis que celles du secteur de l'eau ont reculé. Le segment Industrie a quant à lui progressé grâce aux acquisitions.

HAUSSE PARTIELLE DES PRÉVISIONS

Pour 2017, Sulzer anticipe désormais une croissance des entrées de commandes entre 7% à 10%, contre 5% à 8% annoncé auparavant. Les prévisions pour les ventes et la marge Ebita ont pour leur part été confirmées.

Les secteurs du gaz et du pétrole en amont (upstream) devraient rester difficiles, a averti le directeur général (CEO) Greg Poux-Guillaume lors d'une conférence téléphonique. Il estime cependant que cette activité a atteint le creux de la vague tandis que les segments raffinage (downstream) et les processus chimiques industriels connaissent une timide amélioration.

Ce secteur dans son ensemble restera cependant un défi au cours des prochains mois, les entreprises investissant très peu. La léthargie des segments gaz et pétrole a de surcroit entraîné une pression sur les prix dans tout le secteur énergétique, selon le patron, qui juge cependant le marché de l'eau de "très sain".

Dans le cadre du programme d'efficience de l'entreprise, le groupe estime être sur la bonne voie pour économiser 40 à 60 mio CHF supplémentaires en 2017. Et à partir de 2018, la société prévoit de réduire ses dépenses de 200 mio CHF.

M. Poux-Guillaume a en outre souligné que ce programme devrait continuer à contrebalancer les défis posés par l'environnement des affaires.

Les analystes de Baader Helvea saluent la forte progression des entrées de commandes, le succès du programme d'économies ainsi que la transformation du portefeuille. Cependant l'établissement bancaire qualifie de "conservateur" le relèvement des objectifs pour les entrées de commandes.

UBS met également en exergue la bonne réalisation du programme d'économies et la révision à la hausse des prévisions d'entrées de commandes.

Nonobstant les progrès réalisés par le groupe industriel, les investisseurs se sont détourné du titre Sulzer, qui a chuté de 4,7% à 109,60 CHF, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a clôturé en hausse de 0,31%.

lk/buc/jh