Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a terminé mardi en léger retrait, déçue par les annonces de la Banque du Japon (BoJ), tandis que, sur le marché du pétrole, le baril de Brent a franchi un nouveau plus haut depuis 2014.

L'indice vedette Nikkei a lâché 0,27% à 28.257,25 points à la clôture, et l'indice élargi Topix a perdu 0,42% à 1.978,38 points.

Le marché tokyoïte avait pourtant progressé en matinée, y compris juste après les annonces de la Banque centrale japonaise.

Tout en relevant ses prévisions d'inflation pour les deux exercices annuels à venir, la Banque du Japon a clairement signifié mardi qu'elle n'avait pas l'intention de renoncer de sitôt à sa politique monétaire ultra accommodante.

Car, bien que stimulée par la hausse des prix de l'énergie notamment, l'inflation au Japon devrait rester largement en-deçà de l'objectif de 2% de la BoJ, aussi bien sur l'exercice 2022/23 qui démarrera le 1er avril que sur le suivant.

Le déclin des valeurs financières japonaises, affectées depuis des années par la politique de taux négatifs ou proches de 0% de la BoJ, a finalement plombé l'ensemble du marché.

"Les titres financiers et des actions sous-évaluées avaient été achetés sur la base de rumeurs selon lesquelles la Banque du Japon allait resserrer" sa politique monétaire, "mais ils ont été revendus après ses annonces", a décrypté Seiichi Suzuki, analyste du cabinet d'études Tokai Tokyo, cité par l'agence Bloomberg.

Le marché tokyoïte a aussi subi en fin de séance la hausse des rendements sur les bons du Trésor américain, sur fond de nouvelles spéculations autour d'un relèvement potentiel des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) dès mars.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng était en baisse également (-0,31% après 06H30 GMT).

Du côté des valeurs

LES BANQUES EN BERNE: les titres des principales banques japonaises ont mal accueilli le statu quo monétaire de la BoJ: Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 1,62% à 703,9 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group a perdu 1,92% à 4.226 yens.

Mizuho Financial Group, qui a nommé la veille un nouveau directeur général, Masahiro Kihara, pour rétablir la confiance dans le groupe après une série embarrassante de défaillances techniques de ses services, a limité les dégâts (-0,84% à 1.588 yens).

Du côté des devises et du pétrole

Le yen se dépréciait par rapport au dollar après la BoJ, à raison d'un dollar pour 114,81 yens vers 07H00 GMT contre 114,63 yens lundi.

La monnaie japonaise reculait aussi face à l'euro, qui montait à 130,93 yens contre 130,78 yens la veille.

Un euro s'échangeait pour 1,1401 dollar, contre 1,1408 dollar lundi.

Le pétrole restait en forte progression, entre perturbations de l'offre et troubles géopolitiques: peu avant 07H00 GMT le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,51% à 87,79 dollars, de retour à ses plus hauts niveaux depuis 2014. Le baril américain de WTI progressait de 1,86% à 85,38 dollars.

"Les risques géopolitiques contribuent à soutenir le marché", a commenté l'analyste d'ING Warren Patterson, en soulignant notamment l'attaque lundi à Abou Dhabi par les rebelles yéménites Houthis, qui a fait trois morts.

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