Zurich (awp) - Les actions des groupes horlogers Swatch et Richemont reculaient jeudi matin à la Bourse suisse, dans la foulée d'exportations horlogères en chute de plus de 12% en septembre à 2,05 milliards de francs suisses.
A 9h35, la porteur du biennois Swatch Group perdait 1,4% à 167,70 francs suisses et l'action de son concurrent genevois Richemont reculait de 0,9% à 125,60 francs suisses, dans un SLI en retrait de 0,2%.
Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) relève que les exportations horlogères sont ressorties en deçà de ses prévisions à 2,33 milliards de francs suisses. Il note que les Etats-Unis ont ralenti, même si c'est la Chine qui affiche la plus forte faiblesse, avec presque moitié moins d'envois en comparaison annuelle. L'Europe a aussi déçu.
La bonne surprise d'août (+6,9%) ne pouvait guère correspondre à la tendance actuelle de l'industrie. Les chiffres des deux mois combinés présentent selon lui une image plus réaliste, avec un recul autour de 5%. Mi-septembre, il a déjà réduit ses estimations de bénéfices pour Swatch Group et Richemont pour 2024 et 2025, surtout en raison de la situation de marché difficile en Chine et à Hong Kong. Les deux titres sont recommandés à "pondérer au marché".
De son côté, Jean-Philippe Bertschy de Vontobel souligne "le recul significatif des exportations" en septembre, tout en indiquant qu'au troisième trimestre, les envois de montres suisses à l'étranger ont diminué de 1,6%, contre -4,0% pour la division des montres et bijoux du géant français LVMH. Comme pour les périodes précédentes, il note que seules quelques marques (Rolex, Patek) affichent encore une croissance. En dehors de celles-ci, le recul des exportations serait encore plus vif.
Il est peu probable que les investisseurs soient rassurés au vu de ces derniers développements, et notamment au vu des résultats de LVMH. La situation de certains fournisseurs de composants est alarmante et rien n'indique pour l'instant qu'elle va changer.
A la lumière des statistiques du jour, les perspectives pour Swatch Group sont préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne l'effet de levier opérationnel négatif, qui affecte à la fois les bénéfices et les flux de liquidités libres.
La forte position de Richemont dans la joaillerie (plus de 50% des ventes), son positionnement haut de gamme en matière de montres et le fait que le propriétaire de Panerai, Piaget et Baume & Mercier réalise près des trois quarts de ses ventes dans ses propres boutiques lui donnent une assise solide pour naviguer à travers les défis actuels du marché.
ck/fr