Zurich (awp) - Les dommages liés aux catastrophes naturelles devraient avoir coûté aux assureurs quelque 35 milliards de dollars (presque autant en francs suisses) au cours des six premiers mois de 2022. A cela s'ajoutent 3 milliards en lien avec l'activité humaine, selon les dernières estimations de Swiss Re.

Une série de tempêtes hivernales en Europe, des inondations sans précédent en Australie et en Afrique du Sud ainsi qu'un nombre élevé d'intempéries aux États-Unis et sur le Vieux Continent risquent de grever les coûts assurés à hauteur de 35 milliards de dollars à l'échelle mondiale, selon des données provisoires compilées par les experts du réassureur zurichois.

"Les effets du changement climatique se manifestent par des événements de plus en plus extrêmes", estime Martin Bertogg, responsable des risques liés aux catastrophes, cité mardi dans un communiqué. Et de citer notamment les inondations en Australie, dont les coûts assurés avoisinent - à ce jour - 3,5 milliards, "un nouveau record pour les dommages causés par les inondations dans le pays", souligne Swiss Re.

Deux vagues de chaleur estivales ont par ailleurs provoqué des incendies de forêt dévastateurs dans le sud-ouest de l'Europe. "En juin, la température moyenne mondiale était supérieure d'environ 0,3°C à la moyenne des années 1991-2020", faisant de ce mois de juin le troisième plus chaud depuis le début des relevés.

Risques secondaires en hausse

"Les intempéries de ces six derniers mois illustrent une fois encore que la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles, en particulier des risques secondaires, augmentent dans toutes les régions", signalent les experts de Swiss Re. Les dommages assurés qui en découlent sont supérieurs de près d'un quart (22%) à la moyenne des dix dernières années, qui se situe autour de 29 milliards de dollars.

"Comme 75% de toutes les catastrophes naturelles ne sont toujours pas assurées, nous constatons d'importants déficits de couverture dans le monde entier, qui sont aujourd'hui aggravés par la crise du coût de la vie", relève l'économiste en chef de Swiss Re, Jérôme Jean Haegeli. Selon lui, le secteur de l'assurance "joue, avec le secteur public, un rôle important dans le renforcement de la résilience de la société face aux risques climatiques".

Les dommages économiques mondiaux liés aux catastrophes naturelles et à l'activité humaine sont estimés pour le premier semestre à 75 milliards de dollars, un chiffre en recul de plus de 20% sur un an, et inférieur de 7% à la moyenne des dix dernières années (80 milliards).

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