Zurich (awp) - Les primes d'assurances au niveau mondial ont pour la première fois franchi la marque des 5000 milliards de dollars en 2018, à 5193 milliards. Elles devraient encore s'enrober d'environ 3% en termes réels en 2019 et en 2020, notamment grâce aux marchés asiatiques.

Les primes d'assurances perçues l'année dernière totalisent plus de 6% du produit intérieur brut (PIB) mondial. L'évolution observée au niveau global est à mettre sur le compte avant tout de la croissance du secteur non-vie, "en particulier en Chine et dans d'autres pays asiatiques émergents", indique Swiss Re dans sa dernière étude sigma publiée jeudi.

Selon le réassureur zurichois, l'Empire du Milieu devrait être le principal contributeur à la croissance de 3% des primes vie et non-vie attendue pour l'année en cours et la suivante. Sa part dans le volume mondial de primes devrait passer de 11% actuellement à 20% à l'horizon 2029.

Swiss Re prédit que si la Chine maintient ce rythme, elle devrait supplanter les Etats-Unis comme premier marché mondial de l'assurance d'ici le milieu des années 2030.

L'année dernière, les primes chinoises se sont inscrites à 575 milliards de dollars, soit moins de 40% de celles facturées au pays de l'oncle Sam (1469 milliards). C'est également moins que les trois principaux marchés du Vieux Continent réunis (Royaume-Uni, Allemagne, France: 836 milliards), mais plus que le Japon (441 milliards), numéro trois du classement mondial par pays.

Investisseurs durables

Le fait que les primes facturées ont représenté 6,1% du PIB mondial "souligne le rôle important du secteur de l'assurance dans le soutien d'une évolution durable et d'une capacité de résistance globale", assure Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef du groupe Swiss Re. Selon lui, avec un volume annuel de plus de 5000 milliards, "l'importance des acteurs de la branche comme investisseurs à long terme est de plus en plus grande".

Par secteur, le volume de primes dans les affaires vie n'a crû de 0,2% l'année dernière, exclusivement du fait des marchés développés (+0,8%), alors qu'il a reculé dans les pays émergents (-2,0%).

Au contraire, dans les activités non-vie, la progression de 3,0% du volume de primes est à mettre essentiellement au crédit des marchés émergents (+7,1%), alors que la progression dans les pays industrialisés a été nettement plus modeste (+1,9%).

Revenant sur la hausse attendue pour 2020 et 2021, Jérôme Jean Haegeli estime que les perspectives sont "très prometteuses". "A l'heure où la croissance économique mondiale ralentit, nous tablons sur une demande stable en produits d'assurance en Chine pour les deux prochaines années", souligne-t-il.

Afin de prendre en compte l'importance de la Chine pour la branche, le Swiss Re Institute y a inauguré une nouvelle antenne, qui aura pour objectif de développer et d'optimiser les activités de recherche et développement (R&D) du réassureur en lien avec le marché chinois.

"L'accent est mis sur la R&D comme facteur de différenciation stratégique, afin de soutenir Swiss Re dans la réalisation de ses objectif dans ce marché exaltant et au niveau mondial", a indiqué John Chen, patron de la filiale chinoise du groupe, cité dans un communiqué.

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