Zurich (awp) - Remodelé par plus de deux ans de pandémie et par l'éclatement de la guerre en Ukraine, le monde de l'assurance pourrait au cours des deux prochaines années tirer profit de deux séquelles de ces crises majeures du début du 21e siècle. Relocalisation de chaînes de production d'une part et développement des sources d'énergies renouvelables de l'autre ouvrent en effet de nouvelles perspectives en matière de collectes de primes.

Le risque croissant de pénurie alimentaire aussi nécessiterait d'être mieux couvert. Le taux de pénétration des assurances agricoles dans les pays émergents reste néanmoins anecdotique à moins de 2%, note vendredi Swiss Re dans sa cinquième étude Sigma de l'année.

Les prévisionnistes du réassureur calculent que le rapatriement de moyens de production vers les pays occidentaux ou leur délocalisation auprès de pays amis, comme le Vietnam ou le Mexique, va générer un volume de primes additionnel cumulé de quelque 33 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. Le phénomène aura toutefois pour corollaire un léger tassement dans l'assurance pour le transport maritime et le crédit au négoce.

Le potentiel est nettement plus important encore dans le domaine des énergies renouvelables, de plus en plus considérées comme une alternative nécessaire aux énergies fossiles au fur et à mesure que croissent les inquiétudes autour de l'approvisionnement générées par la guerre en Ukraine.

La concrétisation de l'ensemble des capacités de production d'énergies renouvelables à l'échelle de la planète représente un potentiel de primes additionnelles de 237 milliards à l'horizon 2035.

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