Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz+Bickenbach (S+B), en plein processus de restructuration, a essuyé une perte au premier trimestre 2020, la demande ayant fortement chuté à cause du coronavirus. L'entreprise renonce à formuler des prévisions annuelles pour la rentabilité opérationnelle.

Après une difficile fin d'année, une légère amélioration de l'évolution des affaires s'était amorcée en début d'année jusqu'à mi-mars. A la suite de la crise sanitaire, la deuxième moitié du mois de mars a été marquée par l'arrêt des activités dans l'industrie automobile, l'un des secteurs clés pour le groupe lucernois, a expliqué le directeur général Clemens Iller, cité dans le communiqué de mercredi.

"Nous anticipons une entame de la normalisation de la demande au plus tôt à la fin du premier semestre", a déclaré le dirigeant tout en indiquant que Schmolz+Bickenbach poursuivait sa restructuration.

"Certains clients recommencent lentement à relancer leur production", a fait remarquer le CEO lors d'une téléconférence. Par ailleurs la firme envisage de recourir aux aides d'Etat.

Durant la période sous revue, le résultat net s'est inscrit à -42,3 millions d'euros après un gain net de 0,7 million il y a un an à la même période, a indiqué l'aciériste mercredi.

Le bénéfice opérationnel brut ajusté (Ebitda) est de -6,1 millions contre 42,2 millions au premier trimestre 2019 et la marge afférente est passée de 4,8% à -0,9%. Les effets uniques s'élèvent à 1,5 million et sont liées à la réorganisation en cours.

Par ailleurs le chiffre d'affaires a chuté de 20% à 704,5 millions d'euros tandis que les volumes se sont repliés de 17,1% à 457 kilotonnes.

Le prix moyen de vente d'une tonne d'acier a baissé de 3,9% à 1541,6 euros.

Plus de prévision

La rentabilité opérationnelle brute ajustée (Ebitda) est nettement inférieure aux attentes des analystes interrogés par AWP. Cette dernière était attendue à 12,7 millions par UBS et 1 million par la ZKB. Par contre les recettes sont au deçà des projections des deux banques.

En raison des incertitudes liées au Covid-19, l'entreprise s'est dite incapable de communiquer des prévisions. Jusqu'ici la société visait un Ebitda ajusté supérieur à celui de 2018 (51,2 millions).

Le niveau d'endettement net a pu être réduit de 23% à 609 millions sur un an grâce à une augmentation de capital. Cette année, la société se concentrera sur la trésorerie afin de faire face à la baisse de la demande entre autres de l'industrie de l'automobile.

L'assainissement, qui avance presque comme prévu, de Finkl en Amérique du Nord, de Steeltec et DEW demeurera aussi l'une des priorités de l'entreprise.

Comme attendu S+B a souffert d'une faible demande dans les secteurs de l'automobile, du pétrole et du gaz ainsi que de la suroffre qui caractérise le marché, commente l'analyste Philipp Gamper de la Banque cantonale de Zurich.

"Les perspectives du marché demeurent très difficiles", estime également le spécialiste qui ajustera légèrement ses pronostics.

A 10h40, le titre cédait 2,5% à 17,8 centimes dans un SPI en hausse de 0,52%.

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