Synopsys, bien connue pour ses logiciels destinés aux concepteurs de semi-conducteurs comme Intel, AMD ou Nvidia, a annoncé début 2024 avoir conclu un accord pour acquérir Ansys. Cette dernière est spécialisée dans les logiciels d'ingénierie couvrant des secteurs variés tels que l’automobile, l’énergie, la construction, l’aérospatiale et la défense. Ce rachat, estimé à 35 milliards de dollars, représente la plus importante opération dans le domaine de la tech depuis novembre 2023, lorsque Broadcom avait annoncé l'acquisition de VMware.

Une acquisition scrutée par les autorités de régulation

Une transaction d'une telle ampleur dans un secteur aussi stratégique que la tech n’échappe pas à la vigilance des régulateurs. La CMA (autorité britannique de la concurrence) et la Commission européenne ont ouvert des enquêtes, exprimant leurs craintes quant à la création d’un monopole sur le marché des logiciels.

Pour rassurer les autorités, Synopsys a proposé le 11 décembre de céder son unité Optical Solutions Group ainsi qu’une division d’Ansys, PowerArtist, à Keysight Technologies. Ces propositions visent à obtenir le feu vert de la Commission européenne, qui consulte actuellement clients et concurrents avant de rendre sa décision finale le 10 janvier. Selon des sources de Reuters, la Commission européenne semble satisfaite des mesures proposées et pourrait donner son accord.

Des inquiétudes persistantes au Royaume-Uni

De son côté, la CMA a publié les conclusions de sa phase 1 d’analyse, soulevant des préoccupations quant à l’impact de cette fusion. Elle craint notamment une réduction de l’innovation, une baisse de la qualité des logiciels ou encore une hausse des prix, répercutée sur les entreprises et les consommateurs britanniques. Synopsys a toutefois affirmé avoir pris les mesures nécessaires avec les cessions proposées et s’est dite prête à "collaborer avec la CMA pour répondre à ses préoccupations".