Après cette cession, l'allemand Linde et l'américain Praxair espèrent boucler cette année leur fusion à 83 milliards de dollars (71 milliards d'euros) par échange d'actions, pour donner naissance au numéro un mondial des gaz industriels, devant Air Liquide, avec un chiffre d'affaires de près de 25 milliards d'euros et 88.000 employés.

"Nous adoptons une approche constructive pour répondre aux préoccupations réglementaires liées à la fusion dans l'Espace économique européen (EEE)", a déclaré Steve Angel, directeur général de Praxair, dans un communiqué publié jeudi.

L'action Linde prend plus de 1% vers 10h45 GMT en Bourse de Francfort, tandis qu'Air Liquide avance de près de 2% à Paris.

Taiyo Nippon Sanso versera cinq milliards d'euros pour acquérir les actifs européens de Praxair, qui ont généré un chiffre d'affaires annuel d'environ 1,3 milliard d'euros en 2017, afin de renforcer sa compétitivité au niveau mondial.

"Avec cette acquisition, nous saisissons une opportunité unique d'entrer sur le marché européen et d'établir une présence véritablement globale grâce à l'acquisition d'actifs très attractifs dans toutes les zones géographiques clés de l'Union européenne", a dit Yujiro Ichihara, PDG de Taiyo Nippon Sanso.

Des sources avaient rapporté le 20 juin que Taiyo Nippon Sanso et le fonds de capital-investissement Carlyle étaient les mieux placés pour racheter les actifs que Linde et Praxair doivent céder en vue de leur fusion.

Linde a annoncé jeudi que d'autres cessions étaient prévues après celle-ci dans le but d'obtenir l'autorisation de la Commission européenne qui devrait exiger des concessions.

"Linde et Praxair sont en discussions avec les autorités compétentes et en négociations avec des candidats potentiels, avec pour objectif de boucler (la fusion) au deuxième semestre de 2018", a déclaré Linde dans un communiqué.

Taiyo Nippon a précisé qu'il avait l'intention de payer ces actifs avec la trésorerie dont il dispose et de la dette.

Il a ajouté que la concrétisation de cette acquisition était soumise à l'obtention des feux verts des autorités de la concurrence à la fusion entre Praxair et Linde.

Selon un document figurant sur le site de la Commission européenne publié fin juin, les deux groupes ont proposé des concessions pour calmer les éventuelles inquiétudes de la Commission européenne qui a prolongé de 15 jours, jusqu'au 24 août, pour se prononcer sur l'opération.

(Chris Gallagher, Chang-Ran Kim et Victoria Bryan, Juliette Rouillon pour le service français)