Tokyo (awp/afp) - L'action Takata a chuté lundi de près de 19% à la Bourse de Tokyo, alors que l'américain Key Safety Systems, propriété d'un groupe chinois, apparaît favori pour orchestrer la restructuration de l'équipementier japonais qui pourrait passer par un dépôt de bilan.

Le titre a fini au plus bas autorisé ce jour à 436 yens (-18,65%).

L'action joue aux montagnes russes ces dernières semaines, au gré des rebondissements du scandale d'airbags défectueux qui a éclaté il y a trois ans et menace la survie du groupe.

Cette fois, les investisseurs ont réagi aux conclusions du comité externe mis en place il y a plusieurs mois pour tenter de trouver un investisseur. "Est recommandée l'offre de Key Safety Systems", un groupe américain racheté en 2016 par le chinois Ningbo Joyson Electronic, a indiqué Takata dans un communiqué paru ce week-end.

Selon le quotidien économique Nikkei, le suédois Autoliv, l'autre candidat en lice et premier groupe mondial dans le secteur des airbags, a apparemment été écarté parce que l'ensemble risquerait de se heurter aux règles sur la concurrence. Takata lui-même contrôle en effet 20% du marché des ceintures et coussins de sécurité.

L'équipementier japonais n'est cependant pas tenu de suivre la proposition du comité. "Nous n'avons pas pris de décision", a-t-il assuré.

Les constructeurs automobiles, qui ont dû supporter le coût des millions de rappels de véhicules et ont leur mot à dire, sont favorables à l'option Key Safety Systems à condition que l'équipementier passe d'abord par une procédure de redressement judiciaire, a rapporté le Nikkei, et c'est précisément ce spectre d'une faillite que redoutent les actionnaires.

Takata avait dit rejeter ce choix qui rendrait selon lui difficile le maintien de la chaîne d'approvisionnement et perturberait donc la fourniture des airbags de remplacement, juge l'équipementier, au coeur du plus important rappel de l'histoire automobile (quelque 100 millions d'unités concernées dans le monde).

Selon les autorités américaines qui lui ont infligé une amende d'un milliard de dollars, la société nippone aurait, pendant plus d'une décennie, dissimulé l'existence d'un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d'exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Au moins seize décès, dont 11 aux Etats-Unis, sont associés à ce problème.

afp/rp