Londres (awp/afp) - L'accord de rachat du sidérurgiste British Steel en faillite par le fonds de pension de l'armée turque Oyak bat de l'aile, ce dernier n'ayant toujours pas présenté d'offre ferme à l'issue d'une période d'audit préalable qui expire jeudi.

Le liquidateur public, en charge de gérer la faillite de British Steel, dans laquelle 4.000 à 5.000 emplois sont en jeu, fait valoir dans un communiqué mercredi qu'il va ouvrir les discussions avec d'autres repreneurs potentiels "ayant exprimé un intérêt soutenu".

Il précise toutefois que "les discussions vont continuer avec Ataer Holdings", bras financier d'Oyak, à l'issue de la période d'audit et de négociations exclusives.

Les équipes d'évaluation d'autres acheteurs potentiels "devraient visiter les sites de l'entreprise dans les jours et semaines à venir", poursuit le liquidateur public dans un communiqué, sans préciser quelles sociétés sont concernées, et tout en assurant qu'"Ataer reste très intéressé par l'acquisition" de British Steel.

Oyak, qui s'est refusé à tout commentaire auprès de l'AFP, avait annoncé en août avoir été choisi pour mener des négociations exclusives de reprise.

Créé en 1961, le puissant conglomérat turc est notamment actif dans le secteur de la sidérurgie avec 49% du capital du groupe Erdemir, dont l'activité serait complémentaire avec celle de British Steel.

Numéro deux du secteur au Royaume-Uni derrière Tata Steel, British Steel a fait faillite en mai faute de liquidités suffisantes. Il avait mis ses difficultés financières sur le compte du Brexit, dont les incertitudes plombent la demande en acier de ses clients européens.

D'après le Financial Times, qui cite des sources proches du dossier non identifiées, les discussions avec Ataer achoppent notamment sur les tarifs de fournisseurs de matières premières qui refusent de les baisser, comme BOE ou Singleton Birch.

Selon la BBC, Liberty House, qui appartient au magnat indo-britannique Sanjeev Gupta et qui avait été évincé par Ataer, pourrait revenir dans la course pour reprendre British Steel.

Les syndicats avaient initialement salué l'accord de reprise avec Ataer et exprimaient mercredi leur inquiétude.

Unite dit mercredi avoir demandé une réunion d'urgence avec la ministre des Entreprises Andrea Leadsom pour "que le gouvernement garantisse son soutien à British Steel et honore ses précédents engagements en recherche et investissements pour faciliter la vente du sidérurgiste".

Le gouvernement doit aussi "s'occuper des problèmes sous-jacents de l'industrie de l'acier", dont des coûts de l'énergie bien plus élevés qu'en France ou en Allemagne, poursuit Unite.

afp/rp