Paris (awp/afp) - Le groupe Bolloré a encaissé un bénéfice net de 3,4 milliards d'euros en 2022, grâce notamment à la cession de ses activités logistiques en Afrique, après une année 2021 déjà exceptionnelle, selon ses résultats publiés mardi.

Le groupe poursuit ainsi son recentrage sur les médias, via notamment le géant Vivendi désormais majoritaire chez Lagardère, et prévoit d'utiliser sa trésorerie pour une opération de rachat d'actions qui aurait pour effet de renforcer la participation de la financière de l'Odet, la holding de la famille Bolloré.

Le groupe annonce un "projet d'offre publique d'achat simplifiée de Bolloré SE sur ses propres actions portant sur 9,78% du capital au prix de 5,75 euros", soit une prime de 12% par rapport au cours actuel, selon un communiqué.

La financière de l'Odet, qui possède plus de 64% du groupe, a parallèlement annoncé le maintien d'un dividende à 3,6 euros par action, identique à 2021.

L'activité du groupe Bolloré a profité durant l'année de la hausse des taux de fret, la commission prélevée sur le transport de marchandises, et du prix élevé du pétrole qu'il transporte.

Le chiffre d'affaires a ainsi progressé au total de 24% à 20,7 milliards d'euros, porté par la logistique (7,1 milliards d'euros, +41%) et l'énergie (3,6 milliards d'euros, +43%).

Le groupe Vivendi, propriétaire de Canal+, Havas, Editis ou encore Gameloft, a quant à lui généré des recettes de 9,6 milliards d'euros, en hausse de 10%.

Mais le bénéfice net est le fait d'opérations financières, après une année 2021 déjà exceptionnelle en raison de la cession d'Universal Music Group (UMG), où il avait dépassé 6 milliards d'euros.

Cette fois, c'est la plus-value de cession de Bolloré Africa Logistics (cédé pour 5,7 milliards d'euros à l'armateur MSC) et dans une moindre mesure celle de l'apport de la participation dans Banijay à FL Entertainment qui viennent gonfler le bénéfice net et compenser la déconsolidation de la participation de Vivendi dans l'opérateur Telecom Italia.

Le groupe détenait ainsi au 31 décembre une trésorerie nette positive de 1,2 milliard d'euros, contre une dette nette de 3,4 milliards d'euros il y a un an, et dispose au total de 12 milliards d'euros de liquidité.

Dans une note récente, la banque d'affaires Oddo BHF envisage l'éventuelle cession de la branche de logistique, qu'elle valorise à 3,6 milliards d'euros. Celle-ci serait "tout à fait cohérente avec l'histoire long terme du groupe" et interviendrait à pic alors que le marché commence à ralentir.

Dans ce scénario encore hypothétique, "Bolloré serait alors quasiment recentré sur les médias (29% de Vivendi, et 18% d'UMG)" et pourrait utiliser sa trésorerie pour fusionner la financière de l'Odet avec le groupe Bolloré et déclencher une offre publique sur Vivendi, écrit la banque.

afp/rp