Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales résistaient mieux mercredi que la veille aux propos du patron de la Réserve fédérale américaine qui ont relevé les attentes d'une politique monétaire plus restrictive qu'anticipé, avec pour illustration, la flambée des taux courts sur le marché obligataire.

Vers 12H25 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,19% et celle de Londres 0,14%. Francfort grappillait 0,13%, profitant d'une bonne nouvelle venue de la production industrielle qui a rebondi en janvier, suggérant que l'activité allemande pourrait échapper à la récession. Milan avançait de 0,22%.

Après avoir nettement reculé la veille, Wall Street devrait ouvrir sans grand changement.

Le patron de la Fed Jerome Powell a fait chuter les places occidentales mardi en se tenant prêt à accélérer de nouveau le rythme des hausses du principal taux directeur de l'institution et le pousser plus haut que prévu afin de lutter contre l'inflation tenace aux Etats-Unis.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a de son côté promis mercredi de faire "tout ce qu'il faut" pour rétablir la stabilité des prix, lors d'un colloque à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) à Genève.

"Le ralentissement de l'inflation tant attendu par le marché est pour l'instant retardé ce qui implique des banques centrales plus agressives (Fed et BCE) et des taux terminaux plus élevés", commentent les experts de Natixis Research CIB.

La Fed avait bien ralenti ses hausses des taux début février en optant pour une montée de 25 points de base mais cette fois, les investisseurs tablent désormais majoritairement sur une hausse des taux de 50 points de base lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed dans deux semaines.

Le pic du principal taux directeur de la Fed pourrait ainsi dépasser les 5,1%, taux maximal qui était anticipé par l'institution en décembre.

C'est ce que suggère logiquement la forte poussée du taux américain à deux ans qui évolue au plus haut depuis 2007, au-dessus de la barre des 5% (à 5,04%).

Toutefois "cela pourrait s'inverser si les chiffres de l'emploi cette semaine ou des prix à la consommation la semaine prochaine déçoivent", estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront au cours de la séance le rapport Jolts qui mesure le nombre d'emplois vacants aux Etats-Unis et les créations d'emplois dans le seul secteur privé qui seront publiées dans l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.

Ils écouteront ensuite à nouveau M. Powell qui s'exprimera cette fois devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants.

Adidas se donne un an pour rebondir

Adidas a confirmé jeudi le recul sur un an de 83% de son résultat net en 2022, à 254 millions d'euros, dans un environnement difficile et après la fin brutale de sa collaboration avec Kanye West. Le groupe s'attend à afficher en 2023 au mieux un résultat d'exploitation (Ebit) nul et au pire un solde négatif de 700 millions d'euros. L'action perdait 2,12% à 141,42 euros à Francfort vers 11H55 GMT.

La hausse des coûts fait chuter le bénéfice de Darktrace

La société d'intelligence artificielle et de sécurité informatique a publié un bénéfice net en baisse de 86% sur un an au premier semestre clos fin décembre, rogné par une flambée des coûts et un bond des dépenses de recherche et développement. Darktrace abaisse aussi ses prévisions de flux de trésorerie à cause d'un "réajustement comptable". Le titre montait de 1,55% à 268 pence vers 12H00 GMT.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar continuait de gagner du terrain, porté par les nouvelles perspectives de durcissement monétaire.

Vers 12H10 GMT, le billet vert gagnait 0,08% à 1,0540 dollar pour un euro après être monté à un sommet depuis début janvier à 1,0525 dollar.

La devise américaine a également atteint un sommet depuis novembre face à la livre, à 1,1810 dollar pour une livre, et depuis décembre face au yen, à 137,91 yens pour un dollar.

Les cours du pétrole hésitaient: le baril de WTI américain cédait 0,18% à 77,44 dollars vers 12H10 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord était stable (+0,01%) à 83,30 dollars.

afp/ol