(Actualisé avec plan stratégique, résultats, contexte)

MILAN, 21 février (Reuters) - Telecom Italia (TIM) s'est engagé jeudi à accélérer la réduction de ses coûts, à augmenter le retour aux actionnaires et à faire croître ses bénéfices à partir de 2020 sous la direction de son nouvel administrateur délégué Luigi Gubitosi.

L'opérateur télécoms italien, en difficulté avec un endettement de plus de 25 milliards d'euros, est au centre d'une bataille entre ses deux principaux actionnaires, le français Vivendi et le fonds activiste Elliott qui se disputent sur les moyens de le redresser.

Le nouveau plan stratégique 2019-2021 présenté jeudi vise à convaincre les investisseurs que le groupe peut redresser son cours de Bourse et faire face à l'émergence de nouveaux concurrents, en substance Open Fiber avec son réseau de fibre optique et l'offre low-cost de téléphonie mobile lancée en Italie par le français Iliad.

Les finances de l'ex-monopole ont été mises à mal par les 2,4 milliards d'euros - bien plus qu'initialement prévu - qu'il a mis sur la table pour obtenir ses fréquences de cinquième génération.

TIM entend réorganiser ses opérations sur son marché intérieur, tout en y investissant trois milliards d'euros par an.

Il prévoit aussi de développer ses opérations au Brésil et entend lancer plusieurs initiatives stratégiques pour créer de la valeur.

Parmi celles-ci figure l'annonce jeudi d'un accord de partenariat avec Vodafone pour permettre un déploiement plus rapide des services de 5G. Les deux opérateurs prévoient aussi de réfléchir à la mise en commun de leurs 22.000 tours télécoms dans une seule entité, ce qui reviendrait à faire fusionner les infrastructures de Vodafone avec celles d'INWIT , entité détenue à 60% par Telecom Italia.

TIM mène aussi des discussions avec Open Fiber en vue d'un possible rapprochement dans les réseaux fixes.

L'avenir du réseau fixe de TIM est l'un des principaux points d'achoppement entre Elliott, qui contrôle depuis mai dernier le conseil d'administration, et Vivendi, premier actionnaire du groupe avec une participation de 24%.

Le fonds activiste prône une scission du réseau de TIM et sa fusion avec Open Fiber - une idée aussi défendue par le gouvernement italien - alors que Vivendi veut voir le groupe conserver le contrôle de son principal actif.

Le titre Telecom Italia a perdu plus de 30% de sa valeur depuis mars dernier, en grande partie à cause de la bataille pour sa gouvernance qui, disent d'autres actionnaires, distrait le management de ses tâches opérationnelles.

Les deux adversaires se préparent pour une nouvelle confrontation le 29 mars, quand les actionnaires auront à se prononcer sur la demande de Vivendi de révocation de cinq administrateurs désignés par Elliott.

Le plan stratégique dévoilé jeudi par Luigi Gubitosi, un allié d'Elliott, pourrait compliquer la donne pour Vivendi le mois prochain.

Pour 2018, TIM a dévoilé un chiffre d'affaires en baisse de 3,6% à 19,1 milliards d'euros, à peu près conforme à un consensus fourni par la société. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) organique a reculé de 3,4% à 8,1 milliards d'euros, également en ligne avec les attentes.

Le groupe s'attend à ce que l'Ebitda organique baisse de 1% à 5% cette année pour ensuite progresser de 1% à 5% en 2020 et en 2021. A cet échéance, l'endettement devrait avoir été ramené à 22 milliards d'euros, hors initiatives non organiques.

BREAKINGVIEWS-Telecom Italia is sending the right signals (Agnieszka Flak, Benoit Van Overstraeten et Véronique Tison pour le service français)