Milan (awp/afp) - Le conseil d'administration de Telecom Italia (TIM) a demandé mercredi à la Caisse des dépôts italienne (CDP) et au fonds d'investissement Macquarie de revoir à la hausse leur offre conjointe déposée début mars pour acquérir le réseau fixe de l'opérateur italien.

Le conseil a "hautement apprécié l'intérêt exprimé" pour le réseau, tout en considérant que cette proposition, comme l'offre de rachat soumise auparavant par le fonds KKR, "ne reflète pas la valeur de l'actif et les attentes de TIM", indique le groupe dans un communiqué.

Telecom Italia avait déjà demandé fin février au fonds d'investissement américain KKR de relever son offre pour acquérir une part majoritaire dans une future société de TIM regroupant son réseau fixe et les câbles sous-marins.

L'offre valorisait cette société à quelque 20 milliards d'euros, un montant comparable à la proposition soumise dans la foulée par la CDP et Macquarie.

Or le groupe français Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, avait mis la barre très haut en réclamant une valorisation à hauteur de 31 milliards d'euros.

Le consortium emmené par la CDP ainsi que KKR ont été invités mercredi par TIM à "soumettre une offre améliorée non contraignante d'ici la date limite du 18 avril".

Le PDG Pietro Labriola a été mandaté par le conseil d'administration pour lancer un "processus concurrentiel" et envoyer aux deux candidats une lettre précisant "les conditions dans lesquelles ils auront accès à d'autres informations" confidentielles du groupe.

Vivendi, qui ne siège plus au conseil d'administration de Telecom Italia, avait déjà rendu son verdict mercredi dernier, lors de la présentation de ses comptes.

"Les offres, telles qu'elles sont aujourd'hui, sont bien en deçà de la valeur réelle de cette belle entreprise", avait déclaré le président du directoire Arnaud de Puyfontaine.

"Nous avons maintenant une totale liberté pour défendre la juste valorisation" de Telecom Italia, a ajouté M. de Puyfontaine, qui avait claqué la porte du conseil d'administration de TIM à la mi-janvier.

Le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni aura aussi son mot à dire dans la mesure où il a des pouvoirs spéciaux ("golden power") dans des secteurs considérés comme stratégiques, comme les télécommunications.

L'Etat italien est en outre le deuxième actionnaire de Telecom Italia, à travers la part de 9,81% détenue par la CDP.

afp/rp