Paris (awp/afp) - Les marchés hésitaient lundi en proie à des préoccupations liées à la guerre en Ukraine et à l'inflation alors que les rendements obligataires américains continuaient de grimper.

Après une ouverture en petite hausse, la plupart des indices européens se sont retournés rapidement, signe de volatilité sur les marchés. Paris cédait 0,35%, Francfort reculait de 0,31% et Milan de 0,83% vers 09h45. Londres grappillait cependant 0,15% et l'indice phare de la Bourse suisse, le SMI gagnait vers 10h25 0,78%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en légère hausse de 0,25% tandis que les gains étaient robustes à Hong Kong (+1,8%), où les investisseurs ont salué la décision de Pékin de supprimer une règle qui empêchait les autorités américaines d'inspecter les entreprises chinoises cotées à New York, atténuant ainsi les craintes que ces dernières ne soient radiées de Wall Street.

Cette "bonne nouvelle (...) pourrait être légèrement favorable à Wall Street plus tard dans la journée", souligne Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. Les inquiétudes au sujet du Covid-19 en Chine, où Shanghai est en désormais en confinement quasi-total, et un jour férié en Chine continentale, réduisaient toutefois les volumes de transactions.

"La vulnérabilité de la Chine au Covid (...) et son évolution pourrait encore avoir un impact sur les marchés asiatiques si elle menace matériellement la croissance cette année. Du côté positif, cela pourrait donner un certain soulagement aux prix des matières premières", note Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

La Bourse de Colombo au Sri Lanka a interrompu de son côté ses échanges quelques secondes après l'ouverture lundi, l'indice des valeurs vedettes plongeant de 5,92%, dans un contexte de crise politique qui s'ajoute aux difficultés économiques du pays. Le gouverneur de la Banque centrale a annoncé sa démission.

Un rapport de l'emploi solide aux Etats-Unis a permis à Wall Street de réaliser des gains modestes vendredi et de consolider les attentes au sujet de fortes hausses des taux directeurs de la banque centrale américaine (Fed), comme en témoigne la montée des rendements obligataires américains.

Celle-ci se poursuivait lundi, les taux des emprunts d'Etat américains à 2 ans restant installés au-dessus de ceux à 10 ans, signifiant que les investisseurs craignent que l'ampleur du potentiel resserrement monétaire à venir n'entraîne un fort ralentissement de l'économie, voire même une récession. Le taux à 2 ans était au même niveau que celui à 30 ans (2,47%) vers 07H30 GMT.

Plusieurs membres de la Fed doivent s'exprimer au cours de la semaine.

La guerre en Ukraine continue d'être suivie de près. Le président français Emmanuel Macron s'est déclaré lundi "favorable" à ce que l'Union européenne décide de nouvelles sanctions vis-à-vis de la Russie, après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha.

Par ailleurs, la victoire du parti du dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban à l'issue de législatives dimanche "ajoute une bonne dose d'incertitude à l'unité de l'Union Européenne concernant la Russie à un moment critique", estime M. Halley.

Le pétrole remonte, l'euro stable

Les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont décidé vendredi de puiser de nouveau dans leurs réserves stratégiques de pétrole, mais pour un volume inconnu, afin de tenter de faire baisser les cours.

Vers 09h35, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, remontait de 1,03% à 105,44 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai gagnait 1,06% à 100,29 dollars.

L'euro était stable face au dollar (-0,06%) à 1,1037 dollars en l'absence d'éléments positifs en Europe de l'Est.

Le Covid contraint Easyjet à annuler des centaines de vols

L'action perdait 1,98% à 544,00 pence après plusieurs centaines d'annulations de vols à cause d'employés malades du Covid-19.

TIM négocie sur la création d'un réseau unique

Telecom Italia (TIM, -3,7% à Milan) a annoncé samedi avoir signé avec la Caisse des dépôts italienne (CDP) un "accord de confidentialité" pour entamer des "discussions préliminaires" concernant l'éventuelle fusion de son réseau avec celui d'Open Fiber, dans lequel la banque publique détient une part de 60%.

Delivery Hero rassure les investisseurs

Delivery Hero (+11,14% à 51,31 euros) : Le spécialiste de la livraison de repas a annoncé lundi avoir contracté plus d'1,4 milliard d'euros de facilités de crédits afin de "renforcer les liquidités de la société à long terme". Cette opération rassure les investisseurs, tout comme l'affirmation du groupe selon laquelle il fera un premier bénéfice d'exploitation positif "dès 2023".

afp/vj