Milan (awp/afp) - L'opérateur italien Telecom Italia (Tim), dont le principal actionnaire est le groupe français Vivendi, a publié mardi un bénéfice net de 7,2 milliards d'euros pour 2020, malgré les ravages sur l'économie de la pandémie de coronavirus.

Le groupe profite notamment d'un effet fiscal positif qui contribue pour 5,9 milliards d'euros à ce résultat, qui dépasse largement les attentes des analystes lesquels tablaient sur un bénéfice de 1,15 milliard d'euros, selon le fournisseur d'informations financières Factset Estimates.

En 2019, le bénéfice net avait atteint 916 millions d'euros.

La plus grosse partie du résultat 2020 a été obtenue au quatrième trimestre, avec un bénéfice net de 6,04 milliards d'euros, grâce à l'intégration dans les comptes de Telecom Italia de l'aubaine fiscale.

Le chiffre d'affaires annuel de l'opérateur a toutefois baissé de 12,1% à 15,8 milliards d'euros, légèrement au-dessus des attentes des analystes qui avaient tablé sur 15,76 milliards d'euros.

Les ventes ont été affectées par la fermeture des magasins au plus fort de la pandémie, qui a conduit à une diminution des ventes de produits durant le confinement de mars et avril, et par la baisse du trafic roaming vers et depuis l'étranger en raison des faibles flux touristiques.

Le groupe a également annoncé que son conseil d'administration avait approuvé un nouveau plan stratégique pour la période 2021-23 qui "tient compte des perspectives économiques détériorées" par la pandémie de coronavirus.

Désormais, il compte générer 4 milliards d'euros de trésorerie pendant ces trois années, un objectif inférieur aux 4,5 à 5 milliards d'euros prévus dans le plan précédent.

L'opérateur prévoit de ramener son niveau d'endettement à 16,5 milliards d'euros fin 2021, accélérant ainsi ses efforts en matière de réduction de sa dette.

L'endettement du groupe s'établissait fin 2020 à 18,6 milliards d'euros, en baisse de 3,3 milliards sur un an.

Le secteur de la téléphonie mobile poursuit la modernisation du réseau 4G et le déploiement de la 5G, avec pour objectif une couverture nationale de la 5G d'ici 2025, selon le communiqué.

En août 2020, Tim avait donné son aval à un projet de réseau unique national en fibre optique afin d'accélérer le développement de l'Internet haut et très haut débit dans la péninsule, très en retard en terme de réseau fixe.

Ce réseau doit naître de la fusion entre le réseau du groupe énergétique Enel -Open Fiber- et celui de la société FiberCop --qui va regrouper les réseaux de Tim et de Fastweb--, jusqu'alors concurrents.

Le président de la Caisse des dépôts italienne, Giovanni Gorno Tempini, figure parmi les dix candidats à entrer prochainement au conseil d'administration de Telecom Italia, dont la banque publique détient 9,8%.

La liste des candidats en vue du renouvellement du conseil d'administration de Tim doit être approuvée lors de l'assemblée générale des actionnaires prévue fin mars.

Dans la mesure où la Caisse des dépôts possède 50% d'Open Fiber, cette entrée de M. Gorno Tempini au conseil d'administration de Tim pourrait accélérer la fusion avec FiberCop à laquelle elle est favorable.

Parmi les candidats approuvés par la conseil d'administration sortant figure notamment aussi Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi.

Telecom Italia s'est également engagé à multiplier les actions visant à améliorer l'efficacité énergétique et à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025. L'opérateur a confirmé son objectif de "neutralité carbone d'ici 2030".

Le groupe prévoit en outre de verser un dividende d'un centime d'euro par titre ordinaire à ses actionnaires sur la période 2021-23, inchangé par rapport à celui attribué au titre de l'exercice 2019.

afp/rp