Milan (awp/afp) - Le CEO de Telecom Italia (TIM), Pietro Labriola, a estimé jeudi que son plan de scission du groupe en deux entités pourrait créer une valeur supérieure à l'offre de rachat de 10,8 milliards d'euros soumise en novembre par le fonds d'investissement américain KKR.

"L'offre de KKR semble vouloir évaluer les actifs du groupe d'une manière assez proche de ce que nous proposons, séparer le réseau et valoriser les autres actifs", a déclaré M. Labriola devant des journalistes.

Toutefois, "si la manifestation d'intérêt de KKR comprend une évaluation de 0,505 euro par action, il est clair qu'ils voient une valeur intrinsèque plus élevée, personne ne fait rien par charité", a-t-il assuré.

M. Labriola a jugé "probable que cette création de valeur puisse avoir lieu" aussi en mettant en oeuvre son plan stratégique, qui prévoit une scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services.

"Si nous le faisons en interne, la valeur générée pourra probablement être redistribuée à tous les actionnaires", a-t-il ajouté.

L'offre de KKR est jugée trop basse par Vivendi, principal actionnaire de TIM, qui était entré au capital en 2015 à un prix moyen d'achat de 1,071 euro l'action.

Le plan de M. Labriola, approuvé mercredi soir par le conseil d'administration, ne semblait pour l'instant pas convaincre les marchés, car il éloigne la perspective d'une OPA lancée par KKR, privant ainsi les actionnaires d'une importante prime sur le cours de Bourse.

Vers 11H40 (10H40 GMT), le titre Telecom Italia dévissait de 12,80% à 0,299 euro à la Bourse de Milan, une chute également due à la publication mercredi de ses résultats 2021 qui ont fait apparaître une perte abyssale de 8,65 milliards d'euros.

Le fonds américain attend toujours une réponse de TIM à sa demande d'accès à ses comptes en vue d'un audit approfondi, soit la phase dite de "due diligence" classique, avant de lancer une OPA.

L'évaluation de son offre par les conseillers de TIM "sera finalisée sous peu", ouvrant la voie à une prochaine décision du conseil d'administration, a promis mercredi soir le groupe italien.

Soucieux de réduire son énorme dette, TIM est en négociations avec le fonds d'investissement français Ardian, qui a proposé d'acquérir "la majorité du capital" de Daphne 3, holding détenant 30,2% de la société de tours télécoms Inwit.

Cette offre s'élève à 10,75 euros l'action, a précisé jeudi M. Labriola, sans toutefois dévoiler le montant total de l'opération. Le titre Inwit montait jeudi de 1,55% à 9,18 euros à la Bourse de Milan.

afp/ol