Milan (awp/afp) - Le titre Telecom Italia (TIM) perdait plus de 2% lundi matin à la Bourse de Milan, après la démission de son patron Luigi Gubitosi vendredi, poussé vers la sortie par le principal actionnaire du groupe italien, Vivendi.

Vers 09H30 (08h30 GMT), le titre cédait 2,16% à 0,4701 euro après avoir baissé de 3,5% peu après l'ouverture, dans un marché en hausse de 1,17%.

Après l'annonce il y a une semaine d'une marque d'intérêt du fonds d'investissement américain KKR en vue du rachat du groupe, le titre s'était envolé, gagnant plus de 30%.

Le nouveau directeur général, Pietro Labriola, et un comité nommé par le conseil d'administration devaient commencer lundi à étudier cette offre.

La proposition, non contraignante, de KKR, à 0,505 euro l'action, valorise l'opérateur italien à 10,8 milliards d'euros.

Cette marque d'intérêt est soumise à l'obtention d'au moins 51% du capital de TIM, un seuil très peu élevé, alors que Vivendi, qui détient 23,75% de ses actions, a assuré mardi n'avoir "aucune intention de céder sa participation" dans l'opérateur italien, jugeant le prix trop bas.

Cette offre, qualifiée d'"amicale" par KKR, est suspendue à deux autres conditions: un audit approfondi des comptes de TIM, qui devrait durer environ quatre semaines, ainsi que l'approbation des autorités compétentes.

Le gouvernement italien a estimé que l'intérêt manifesté par KKR pour TIM était une "nouvelle positive pour le pays", tout en assurant "suivre avec attention les développements", notamment en matière d'emplois et de respect des objectifs du plan européen de relance dont le pays est le principal bénéficiaire.

L'Etat est présent au capital de Telecom Italia avec une participation de 9,81% de la Caisse italienne des dépôts (CDP). Le gouvernement peut s'opposer à une reprise de TIM par KKR, en recourant au "golden power", qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans des secteurs considérés comme stratégiques pour le pays.

La proposition de KKR intervient alors que l'opérateur italien a publié fin octobre un bénéfice net divisé par plus de trois à 159 millions d'euros au troisième trimestre, un piètre résultat qui avait irrité Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré.

afp/al