Rome (awp/afp) - Telecom Italia, dont le français Vivendi vient d'obtenir les deux tiers des sièges du conseil d'administration, a reconduit vendredi dans leurs fonctions Giuseppe Recchi à la présidence exécutive du groupe, Arnaud Roy de Puyfontaine à la vice-présidence et Flavio Cattaneo comme directeur général.

Au président exécutif et au directeur général (administrateur délégué selon la terminologie italienne) ont été confirmés "leurs responsabilités et leurs pouvoirs", M. de Puyfontaine conservant un rôle de vice-président "sans délégations de pouvoirs", a indiqué Telecom Italia dans un communiqué publié à l'issue de la première réunion du conseil d'administration nouvellement désigné.

De son côté, Vivendi a souligné que ce premier conseil avait "été dédié exclusivement au renouvellement des délégations de pouvoirs nécessaires au bon fonctionnement de la société, sans changement des délégataires ni des pouvoirs délégués, dans l'attente de l'autorisation de la Commission européenne au titre du contrôle des concentrations".

Ces derniers temps, Vivendi a semblé vouloir nommer à la présidence M. de Puyfontaine, qui n'est autre que le président du directoire du groupe de médias français.

Son nom était en effet en tête de la liste des candidats au conseil, ce qui indique généralement le candidat à la présidence, et une telle volonté avait été confirmée à l'AFP par un interlocuteur de Vivendi s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Mais une source proche du dossier avait indiqué jeudi à l'AFP qu'il était "possible que les nouvelles gouvernance et présidence de Telecom Italia ne soient pas décidées lors du CA de vendredi, dans l'attente de la décision de la Commission européenne".

Le groupe français a fait savoir fin mars à la Commission européenne qu'il devait prendre "de facto" le contrôle de Telecom Italia.

L'instance européenne a indiqué vendredi qu'elle repoussait le rendu de sa décision du 12 au 30 mai. Elle a fait état d'"engagements" donnés par Vivendi, ce qui se réfère à des propositions visant à tenter de convaincre l'instance de la concurrence.

Lors d'une assemblée générale des actionnaires de Telecom Italia réunie à Rozzano, près de Milan (nord), Vivendi a obtenu jeudi les deux tiers des sièges du conseil d'administration de Telecom Italia, dont il est devenu en 2015 le principal actionnaire et sur lequel il entend assoir son contrôle.

Dans son communiqué vendredi, tout comme l'avait fait M. Puyfontaine devant les actionnaires, Vivendi a réaffirmé "son engagement sur le long terme à l'égard de Telecom Italia et sa volonté de créer de la valeur significative pour les clients, les salariés et les actionnaires de l'opérateur".

Le nouveau conseil, qui compte 15 membres, "regroupe une diversité de compétences reconnues. Elle constitue un atout précieux pour poursuivre le développement de la stratégie de l'entreprise italienne et pour sa capacité à relever les défis des mois et années à venir", a encore estimé Vivendi.

Le groupe français a précisé que dix membres étaient indépendants au sens de la loi italienne, trois (M. de Puyfontaine, Hervé Philippe, Frédéric Crépin) représentaient Vivendi tandis que Giuseppe Recchi et Flavio Cattaneo "assuraient la continuité de la gouvernance".

Alors que Vivendi est englué en Italie dans un contentieux avec le groupe de télévision Mediaset, dont il détient près de 30%, et qu'il a été sommé par le régulateur des télécommunications de choisir d'ici un an entre ces deux participations, le groupe français a exprimé le 21 avril sa préférence pour Telecom Italia -tout en entendant contester la décision de l'Agcom.

afp/rp