PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, la nervosité des marchés autour de la bataille entre fonds spéculatifs et petits porteurs ainsi que des approvisionnements en vaccins contre le COVID-19 limitant l'appétit des investisseurs pour les actifs à risque.

À Paris, le CAC 40 a baissé de 2,02% à 5.399,21 points. Le Footsie britannique a cédé 1,82% et le Dax allemand a perdu 1,71%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 2,13%, le FTSEurofirst 300 de 1,85% et le Stoxx 600 de 1,87%.

Ce dernier accuse sa pire semaine depuis trois mois (-3,11%), en partie à cause de la tourmente provoquée par une coalition d'investisseurs particuliers qui a décidé de mener bataille contre des fonds spéculatifs pariant sur la baisse de valeurs en difficulté.

"Tous les fonds spéculatifs examineront attentivement toutes les ventes à découvert après cette semaine et les régulateurs se pencheront très attentivement sur les placements collectifs", ont déclaré les analystes de Deutsche Bank.

Le régulateur financier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), a en effet averti à la fois les hedge funds et les investisseurs particuliers qu'il surveillait de près d'éventuelles irrégularités.

Le repli des Bourses s'est accéléré en début d'après-midi après que le géant pharmaceutique Johnson & Johnson a annoncé un niveau d'efficacité de son vaccin contre le COVID-19 inférieur à celui de ses concurrents Pfizer-BioNTech et Moderna.

Alors que le risque de pénurie de vaccins contre le COVID-19 en Europe inquiète depuis plusieurs jours, l'Agence européenne du médicament a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin du britannique AstraZeneca, développé conjointement avec l'université d'Oxford.

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VALEURS

En Europe, M6 a grimpé 5,41% après une information de Reuters selon laquelle l'allemand Bertelsmann a approché des candidats potentiels dont Vivendi et Altice Europe pour une possible cession de sa participation de contrôle dans le groupe de médias.

Le suédois Ericsson a pris 7,59%, en tête du Stoxx 600, après avoir publié un bénéfice d'exploitation supérieur aux attentes au quatrième trimestre grâce aux fortes ventes d'équipements 5G.

En baisse, le groupe de prêt-à-porter H&M a cédé 5,04% après la chute de son bénéfice annuel et des prévisions pessimistes pour le trimestre en cours.

A WALL STREET

Au moment de la clôture européenne, Wall Street perdait plus de 1%.

Johnson & Johnson reculait de 3,90% après avoir annoncé que son vaccin était efficace à 72% pour prévenir le COVID-19 dans les essais aux Etats-Unis mais qu'un essai plus large ramenait ce taux à 66%.

Au coeur de la bataille entre particuliers et vendeurs à découvert, GameStop et AMC s'envolaient de plus de 80% après que le courtier Robinhood et Interactive Brokers ont dit envisager d'assouplir les restrictions portant sur les transactions de ses valeurs.

LES INDICATEURS DU JOUR

Dans ce contexte, les indicateurs du jour sont passés au second plan. Au quatrième trimestre, l'économie de la France s'est moins contractée que prévu tandis que celle de l'Allemagne a progressé contre toute attente.

Aux Etats-Unis, les dépenses de consommation des ménages ont baissé en décembre pour le deuxième mois consécutif. L'indice PCE dit "core" (de base), qui exclut les prix des produits alimentaires et de l'énergie, a augmenté de 0,3% quand le consensus tablait sur +0,1%.

CHANGES/TAUX Le dollar se stabilise face à un panier de devises internationales tandis que l'euro gagne 0,12% autour de 1,214 après que des sources ont déclaré à Reuters qu'il était peu probable que la Banque centrale européenne (BCE) abaisse encore son taux de dépôt.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à dix ans a fini en hausse à -0,52% et son équivalent américain gagne deux points à 1,0808%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole augmentent vendredi grâce à la baisse de production de l'Arabie saoudite et des stocks de brut aux États-Unis mais les inquiétudes sur la demande causées par les variants de coronavirus et la lenteur du déploiement des vaccins pèsent.

Le Brent gagne 0,79% proche des 56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,11% à 52,4 dollars.

(édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga