Stockholm (awp/afp) - L'équipementier télécoms suédois Ericsson a annoncé vendredi un bond de ses bénéfices en 2020, portés par le déploiement continu de la 5G, et affiche une rentabilité solide en pleine pandémie de Covid-19.

"La pandémie a fait avancer rapidement la numérisation des sociétés (...), nous voyons de plus en plus de signes que les pays et les entreprises considèrent la 5G comme une technologie d'accès clé", a commenté le PDG du groupe suédois Börje Ekholm.

Ericsson, parmi les pionniers de la 5G, a réalisé un bénéfice net annuel de 17,5 milliards de couronnes (1,7 milliard de francs suisses), contre 2,2 milliards un an plus tôt, année qui avait notamment été plombée par une provision.

Sur un an, le chiffre d'affaires s'est, lui, affiché en hausse de 2%, à 232 milliards, soit plus que ce qui était attendu par les analystes (229,6 milliards escomptés).

Les ventes dans la région nord-américaine, où Ericsson assure environ un tiers de son chiffre d'affaires, ont progressé de 5% sur un an.

La marge brute (hors restructurations), indicateur privilégié de l'équipementier pour mesurer sa rentabilité, a atteint 40,6%, soit une hausse de 3,1 points sur un an.

A ce jour, Ericsson a déployé 79 réseaux 5G et signé 127 contrats commerciaux avec des opérateurs de par le monde, précise le groupe. Avec le Chinois Huawei et le Finlandais Nokia, ils se partagent actuellement la majorité du marché des réseaux de cinquième génération.

La Suède, berceau d'Ericsson, a toutefois annoncé en octobre bannir par mesure de sécurité nationale les nouveaux équipements Huawei et d'un autre groupe chinois, ZTE, de son nouveau réseau télécoms 5G, suscitant la protestation de Pékin. Il s'agissait du deuxième pays européen à le faire explicitement après le Royaume-Uni.

Les mesures de restrictions visant Huawei devraient ainsi profiter à ses principaux concurrents nordiques, selon les analystes -- même si le patron d'Ericsson s'est inquiété en début d'année des représailles visant son activité en Chine, après le bannissement de son concurrent chinois.

Dans le rapport d'activité, le PDG a une nouvelle fois évoqué vendredi "le risque" que la situation "conduise à des mesures prises par la Chine visant les intérêts économiques de la Suède et de l'industrie suédoise, y compris ceux d'Ericsson".

afp/jh