Vodafone a annoncé au mois de mai un accord en vue du rachat pour 21,8 milliards de dollars (19 milliards d'euros) de plusieurs réseaux câblés européens de l'opérateur américain Liberty Global, notamment Unitymedia qui lui permettrait de se renforcer considérablement en Allemagne. L'opération doit encore recevoir le feu vert des autorités de régulation.

"Ce rachat signifierait la fin de la concurrence sur les marchés du câble et du réseau à haut débit fixe", déclare dans un communiqué le patron de Telefonica Deutschland, troisième opérateur mobile d'Allemagne par le chiffre d'affaires.

"Il ne faut pas permettre que prenne place une quasi-monopolisation de parties importantes des infrastructures, ce qui est d'une importance décisive pour l'avenir économique de l'Allemagne", ajoute Markus Haas.

Vodafone a demandé vendredi à la Commission européenne d'approuver l'accord avec Liberty Global, selon un document publié sur le site internet de la CE.

La Commission s'est donné jusqu'au 27 novembre pour examiner le dossier. Elle peut autoriser la transaction avec ou sans conditions ou encore décider d'ouvrir une enquête approfondie.

Telefonica Deutschland veut pour sa part que la transaction soit bloquée "en l'absence de mesures correctrices appropriées et effectives".

La société, filiale de l'opérateur espagnol Telefonica, a une stratégie axée sur la téléphonie mobile qui la rend vulnérable à ses concurrents qui proposent à la fois des services dans le mobile et dans le fixe.

Deutsche Telekom, numéro un du marché en Allemagne, a aussi critiqué le projet de rachat mais sans demander son blocage par Bruxelles.

(Douglas Busvine, avec Foo Yun Chee à Bruxelles, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)