Teleperformance a publié hier soir un communiqué titré "Teleperformance renforce sa gouvernance pour accélérer sa croissance et préparer l’avenir". Techniquement, rien à redire sur cet intitulé qui respecte les meilleurs standards des agences de presse : la solidité ("renforce"), la dynamique ("accélérer") et l'horizon ("avenir"). Il eut sans doute été plus évocateur de titrer "Teleperformance ne confiera pas les rênes de la société à Bhupender Singh comme cela était pressenti et s'organise en conséquence".
Le communiqué annonce beaucoup d'éléments. D'une part, Moulay Hafid Elalamy (Saham) devient président du conseil d’administration, dans le cadre de la dissociation des fonctions de président et de directeur général. D'autre part, Daniel Julien reste directeur général et sera assisté de Thomas Mackenbrock (Majorel), qui devient directeur général délégué (alors qu'il aurait dû partir, comme l'avait annoncé la société au printemps). Enfin, Bhupender Singh, co-CEO et successeur présumé de Daniel Julien, quitte la société pour "poursuivre de nouvelles opportunités professionnelles".
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"Thomas Mackenbrock aura la tâche de travailler aux côtés de Daniel Julien, auquel il a vocation à succéder, selon un calendrier qui sera fixé par un comité ad hoc chargé de piloter la succession en lien avec le comité des rémunérations et nominations", indique le groupe, qui en profite pour confirmer ses projections 2024 et ses ambitions 2025.
Chez AlphaValue, Fabrice Farigoule juge cette communication négative car le départ de Bhupender Singh est inattendu et pose d'autres questions. "Plus important, il était en charge de la transformation digitale du groupe. A l'heure où l'Intelligence Artificielle est LE sujet du secteur, c'est un coup dur pour le groupe." L'analyste pense que "ces nouvelles ressemblent à un mouvement défensif après le départ de Bhupender Singh". "La succession de Daniel Julien n’est décidemment pas un long fleuve tranquille", écrit pour sa part Sarah Thiron, chez TP ICAP.