La cotation de l'action Telepeformance a dû être suspendue jeudi matin à la Bourse de Paris suite à l'annonce de l'ouverture d'une enquête par le vice-ministre colombien des relations au travail.

Au moment de sa suspension, peu après 11h00, le titre du géant français de l'externalisation de l'expérience-client décrochait de 33,9%, après avoir dégringolé de plus de 38% au plus bas de la matinée.

Dans un message publié sur son compte Twitter, Edwin Palma Egea indique que son cabinet a décidé d'ouvrir une enquête sur les pratiques professionnelles de la société.

Dans son tweet, le membre du gouvernement colombien indique en avoir informé l'entreprise et invite les salariés et les organisations syndicales du groupe à apporter leurs témoignages sur d'éventuelles violations des droits des travailleurs.

Dans un message un peu plus récent, Edwin Palma Egea précise avoir d'ores et déjà reçu 'd'innombrables plaintes', assorties de preuves qu'il compte étudier dans le détail avant de les intégrer dans l'enquête en cours.

D'après des informations rapportée par Time Magazine, ces témoignages émaneraient des équipes de Teleperformance chargées de modérer les contenus sur la plateforme de partage de vidéos TikTok.

Ces salariés, qui toucheraient à peine 10 dollars par jour, seraient régulièrement confrontés à des images de meurtres, d'abus sur les enfants et de violence à caractère sexuel dans le cadre de leurs activités.

'Leurs tentatives de se regrouper en syndicats ont été accueillis par de l'intimidation et des menaces', précise l'article de Time.

Alors que la capitalisation boursière du groupe vient de perdre plus de six milliards d'euros en quelques heures, les analystes estiment que l'entreprise va devoir vite réagir.

Pour les équipes de Royal Bank of Canada, qui viennent de publier une note de réaction sur le sujet, Teleperformance n'a que deux choix possibles, à commencer par (1) se lancer dans une campagne de communication 'agressive' via notamment la publication des conclusions de ses audits internes et externes.

Cette mesure pourrait toutefois s'avérer être 'trop tardive et insuffisante' selon RBC, qui évoque en seconde solution (2) une éventuelle suspension des activités de modération de contenus (7% du chiffre d'affaires) pour cause de 'force majeure'.

'De notre point de vue, les actionnaires devraient encourager le conseil d'administration à prendre cette mesure afin de stabiliser le navire', conclut la banque canadienne.

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