par Denis Balibouse

VERBIER, Suisse 2 décembre (Reuters) - La Suisse se prépare à accueillir les skieurs pour les vacances de fin d'année malgré les pressions des pays voisins comme l'Italie, la France et l'Allemagne, qui ont interdit l'ouverture des remontées mécaniques dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

Le ministre suisse de la Santé Alain Berset a proposé de réduire la capacité des remontées pendant les fêtes, alors que les stations s'attendent déjà à un recul de la fréquentation en raison des mesures sanitaires.

Le président de Bagnes, commune située au pied de la station de ski de Verbier, a reconnu avoir ressenti la pression des pays voisins. Eloi Rossier a toutefois déclaré que l'économie du ski était trop importante pour interrompre la saison à Bagnes, d'autant que des mesures ont été prises pour assurer la sécurité des skieurs.

Selon lui, la station devrait en accueillir 45.000 pendant les fêtes, un chiffre inférieur à la normale, en raison de "nombreuses annulations".

"Ce n'est pas la pratique du ski qui est dangereuse pour la transmission du virus, mais les choses qui viennent après, l'après-ski. Et là, nous avons pris des mesures extrêmement strictes pour limiter (...) les risques", a-t-il expliqué.

En France, le Premier ministre Jean Castex a annoncé mercredi que des contrôles aléatoires pourraient avoir lieu aux frontières de pays dont les stations de ski sont ouvertes pour dissuader les Français de s'y rendre.

La même mesure est envisagée en Bavière, dans le sud-est de l'Allemagne. En Autriche, les remontées mécaniques pourront ouvrir le 24 décembre, mais seuls les locaux pourront en profiter et les hôtels comme les restaurants resteront fermés jusqu'au 7 janvier, a annoncé le chancelier Sebastian Kurz.

Le gouvernement suisse a déclaré que les remontées mécaniques pouvaient rester ouvertes dans le respect de mesures sanitaires strictes.

A Verbier, l'opérateur des remontées mécaniques Téléverbier ne s'attend pas à une grosse affluence, dans la mesure où les étrangers, qui représentent jusqu'à la moitié des touristes en hiver, ne voyageront probablement pas cette année.

(Denis Balibouse, Francoise Murphy, version française Anait Miridzhanian)