Après deux fusions majeures annoncées lundi et mardi, celle de WarnerMedia avec Discovery et celle de TF1 (-3,24% à 8,66 euros) avec M6 (-2,30% à 17,82 euros), la banque américaine Citigroup s'interroge sur la possibilité de voir de nouvelles opérations de consolidation se réaliser prochainement dans le secteur des médias télévisuels. "Nous pensons que cela dépend des motivations qui sous-tendent les fusions et acquisitions", écrit la banque dans une note d'analyse.

Selon elle, les radiodiffuseurs européens n'ont pas nécessairement besoin de procéder à de telles transactions pour se développer dans le streaming, contrairement à leurs homologues américains. 

"Cependant, écrit Citigroup, dans la mesure où les fusions et acquisitions permettent d'extraire une plus grande valeur de la partie de l'activité qui est en déclin structurel, il pourrait y avoir une possibilité d'un plus grand nombre d'opérations de ce type, en particulier parmi les radiodiffuseurs allemands (RTL et P7S1) qui, comme les radiodiffuseurs français, se sont exprimés sur la nécessité d'une consolidation du marché".

Concernant la fusion entre TF1 et M6, l'analyste estime que l'avantage pour les actionnaires de M6 se limite pour l'instant au dividende spécial de 1,5 euro par action annoncé dans le projet. En effet, il note que les actions M6 se négocient déjà en ligne avec le ratio d'échange d'une action M6 pour 2,1 actions TF1.

Dans sa note, Citigroup a émis une recommandation d'Achat sur le titre RTL Group et est restée Neutre sur les titres de TF1 et M6.

De son côté, Alpha Value a réitéré sa recommandation d'Achat avec un objectif de cours de 11 euros sur le titre TF1 et considère que cette fusion lui est bénéfique. L'analyste s'interroge en particulier sur la façon dont le futur groupe va s'y prendre pour respecter la réglementation française, qui stipule qu'un même groupe ne peut posséder plus de 7 chaînes de télévision sur la TNT, alors que TF1 et M6 en ont cinq chacune.

En outre "l'objectif du nouveau groupe est de convaincre les autorités antitrust d'analyser les positions dans un marché publicitaire étendu au numérique", ajoute Alpha Value.

UBS considère, elle, que si la fusion est approuvée, cela créerait un précédent et pourrait ouvrir la voie à d'autres fusions et acquisitions. La banque suisse soutient depuis longtemps que la consolidation sur le marché audiovisuel est plus judicieuse d'un point de vue stratégique et offre davantage de synergies de coûts que la simple consolidation paneuropéenne.