Le nombre d'opérations pourrait tomber à 125 contre 190 à ce stade de 2018, du fait du ralentissement de la croissance mondiale et de la volatilité sur les marchés qui impactent les valorisations des sociétés souhaitant entrer en Bourse, explique le gérant dans son rapport annuel sur les IPO.

"Les émissions et retours ont été très solides jusqu'au quatrième trimestre (2008) quand la chute des marchés mondiaux a fait baisser le taux de retour moyen des IPO à un maigre 5%", écrit Matthew Kennedy, stratège en charge des IPO chez Renaissance Capital.

"De ce fait, on entame 2019 sur des bases incertaines."

Pour autant, le produit attendu des IPO en 2019 serait en hausse à 60 milliards de dollars (53 milliards d'euros) contre 47 milliards cette année, grâce à la stature des nouveaux-venus.

Lyft et Uber ont coup sur coup déposé ce mois-ci des documents à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, en vue d'une cotation en 2019.

Mais la fébrilité des marchés en fin d'année en conséquence des frictions commerciales entre Washington et Pékin pourrait dissuader d'autres candidats pressentis comme le géant de la location d'appartements Airbnb, la firme d'analyse Palantir Technologies ou le spécialiste des paiements Stripe.

Selon Matthew Kennedy, un report éventuel des introductions en Bourse d'Uber et de Lyft ferait probablement chuter le nombre d'IPO sous les 125. A l'inverse, un redressement du marché boursier américain pourrait porter leur nombre à 200.

Les firmes technologiques et biotechnologiques devraient continuer de dominer le marché des IPO en 2019 mais les investisseurs devront aussi surveiller des fintechs, comme Robinhood et son application de trading gratuit, voire le producteur de viande végétale Beyond Meat.

Sont également attendus au tournant la plate-forme de partage d'images Pinterest, l'application de partage de documents Slack et Levi Strauss, le fabricant de jeans fort de 165 ans d'histoire.

Les entreprises chinoises devraient aussi rester de la partie après avoir levé 9,1 milliards de dollars sur les marchés américains en 2018, le total le plus élevé depuis 2014 et l'IPO record d'Alibaba (25 milliards de dollars), selon les données de Refinitiv.

D'après Renaissance Capital, les IPO chinoises ont représenté 17% du total des opérations aux Etats-Unis cette année.

Le courtier en ligne Futu Securities vise une cotation à Wall Street début 2019 avec une valorisation de 2,5 milliards de dollars, ont dit à Reuters des sources à Hong Kong.

La société, fondée par un ancien du géant chinois de l'internet Tencent Holdings, se veut l'équivalent chinois de Robinhood aux Etats-Unis.

Un autre courtier en ligne chinois, Tiger Brokers, vise aussi une introduction à Wall Street dans le courant de 2019.

Tencent Music Entertainment, la filiale de "streaming" de Tencent, a levé la semaine dernière 1,1 milliard de dollars lors de son IPO initialement prévue en octobre mais repoussée de deux mois en raison des conditions de marché.

(Aparajita Saxena à Bangalore, avec Julie Zhu et Julia Fioretti à Hong Kong, Véronique Tison pour le service français, édité par Patrick Vignal)