Londres (awp/afp) - Le géant britannique des supermarchés Tesco a annoncé vendredi une activité en légère hausse lors de son premier trimestre décalé, avec la levée de restrictions et un an après le premier confinement qui avait dopé son activité.

Son chiffre d'affaires a progressé sur un an de 1,3% à 13,36 milliards de livres (17,03 milliards de francs suisses) entre mars et mai, hors Tesco Bank, selon un communiqué du numéro un du secteur au Royaume-Uni.

"Nous avons enregistré une forte performance au premier trimestre, même si nous faisions face à la demande élevée de l'an dernier en raison de la pandémie", souligne Ken Murphy, directeur général du groupe.

Les Britanniques s'étaient alors rués dans les commerces alimentaires, face à la fermeture des bars, restaurants et cantines.

La hausse des ventes, même faible, "suggère que Tesco résiste bien à la concurrence et a sans doute gardé beaucoup de clients gagnés en 2020 grâce à une plus grande disponibilité de créneaux de livraisons pour les commandes en ligne par rapport à ses homologues", note Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Les ventes de Tesco ce trimestre restent solides, puisqu'elles sont encore en hausse, à données comparables, de 8,1% par rapport à deux ans auparavant, soit avant que la crise sanitaire ne frappe.

Réouverture aux effets modérés

Le groupe précise que de nombreux consommateurs continuent de prendre leur repas à la maison, avec des achats en ligne toujours très soutenus.

Il précise que les ventes ont encore bondi en mars avec le confinement strict qui avait été mis en place fin décembre, mais ont été modérées en avril et en mai avec la réouverture de l'économie.

M. Murphy précise que les prévisions sont maintenues pour l'ensemble de l'exercice 2021-2022, même si "les perspectives de marché restent incertaines".

Après avoir vu les ventes bondir de 7,7% à données comparables en 2020-2021, le groupe s'attend désormais à une activité moins forte à mesure que les restrictions sont levées.

Il prévoit une hausse de sa rentabilité puisque la majorité des coûts engendrés par la pandémie, liés au personnel ou à la montée en régime des ventes en ligne, ne se répéteront pas au cours de l'exercice 2021-2022.

Son bénéfice opérationnel devrait en outre retrouver son niveau de 2019-2020.

Richard Lim, analyste chez Retail Economics, redoute quant à lui que l'essor des ventes en ligne ne soit pas une si bonne affaire que cela pour les comptes des distributeurs.

Avec leur poids grandissant, "les coûts variables associés aux activités en ligne vont augmenter, alors que les coûts fixes élevés liés au parc de magasins restent", ce qui "va mettre sous pression les bénéfices", selon lui.

Le marché accueillait cette publication mitigée avec prudence. Le titre perdait 2,33% à 225,77 pence vers 09H00 GMT à la Bourse de Londres.

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