L’action Tesla a chuté de 15 % le 10 mars, affectée par la polémique entourant Elon Musk, qui s’implique de plus en plus dans la politique américaine et européenne. La baisse du cours met sous pression la direction de l’entreprise, qui fait face à des ventes en recul et à des attentes non tenues en matière de conduite autonome.
Une rémunération record qui fait débat
Denholm est aujourd’hui la présidente de conseil d’administration la mieux payée des États-Unis, avec une rémunération totale estimée à 682 millions de dollars en actions et en cash depuis son arrivée chez Tesla en 2014. Cette fortune a été amplifiée par l’envolée du titre entre 2018 et 2021, bien que l’action ait perdu près de 50 % de sa valeur depuis son pic de décembre dernier.
Sous pression, Denholm a récemment dû rendre une partie de sa rémunération après un procès intenté par des actionnaires dénonçant des rémunérations excessives. En parallèle, un juge du Delaware a annulé l’énorme package de rémunération de 56 milliards de dollars prévu pour Elon Musk, pointant du doigt l’alignement problématique de Denholm avec le PDG.
Un rôle sous surveillance
Les investisseurs et experts en gouvernance s’inquiètent du manque d’indépendance de Denholm. Nell Minow, une spécialiste de la gouvernance d’entreprise, a réduit ses positions dans Tesla à cause de ce problème : "Elle est tout simplement payée trop cher."
Certains actionnaires, comme Michael R. Levin, estiment que Denholm ne remplit pas son rôle de supervision de Musk : "C’est à elle et au conseil de demander des comptes à Musk, et cela ne se produit pas."
Face aux critiques, Denholm assure que sa richesse la rend plus indépendante, et non l’inverse. Mais certains investisseurs demandent son départ, et l’agence ISS (Institutional Shareholder Services) recommande aux actionnaires de voter contre son renouvellement l’an prochain.
Une influence croissante en Australie
Parallèlement à son rôle chez Tesla, Denholm a bâti un véritable empire en Australie. Elle a créé Wollemi Capital Group, une société d’investissement familial dirigée par ses enfants, et investi dans divers secteurs, notamment le sport et la tech.
Elle a notamment acquis les équipes de basket professionnelles de Sydney, les Kings et les Flames, et s’est impliquée dans la gouvernance des startups australiennes. En mars, après des questions de Reuters sur ses nombreuses activités, elle a annoncé qu’elle quitterait la présidence du Technology Council of Australia, un puissant lobby technologique.
Denholm jongle donc entre ses rôles d’investisseuse et ses responsabilités chez Tesla, alors que le constructeur automobile traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Pour certains actionnaires, cette dispersion est préoccupante : "Elle a déjà un travail compliqué avec Musk, alors ces autres engagements en Australie, c’est inquiétant."
Malgré les controverses, Denholm reste soutenue par Elon Musk et son entourage. Son avenir chez Tesla dépendra en grande partie de la réaction des actionnaires lors du prochain vote de renouvellement de son mandat, prévu en 2026.