Francfort (awp/afp) - Le marché automobile allemand a chuté en 2020 à son plus bas niveau depuis la réunification et la production de ce secteur, pilier de l'économie du pays, s'est effondrée d'un quart sous l'impact de la pandémie de coronavirus, selon les chiffres officiels publiés vendredi.

Au total, 2,92 millions de voitures ont été immatriculées l'année passée dans la plus grande économie européenne, tandis que 3,5 millions d'unités ont été assemblées dans les usines du pays, le plus bas niveau depuis 45 ans, selon la fédération des constructeurs VDA.

Avec -19%, les ventes n'avaient baissé davantage qu'en 2010 (-23%), après une année 2009 gonflée par la prime à la casse.

Côté production, il s'agit de la 4e baisse annuelle d'affilée pour le premier secteur industriel allemand, fragilisée avant la pandémie par le coûteux virage électrique où les constructeurs allemands, historiquement en pointe de l'innovation, s'efforcent de rattraper leur retard sur l'américain Tesla.

Les conflits commerciaux lancés par Donald Trump avaient également pesé sur le secteur.

"Nous nous attendons pour 2021 à une reprise du marché automobile allemand", a commenté Hildegard Müller, présidente de la VDA, dans un communiqué. "Toutefois, le niveau très élevé d'avant le Covid ne sera pas encore rattrapé", ajoute-t-elle.

Pour l'unique mois de décembre, les ventes ont progressé de 10%, à 311.000 unités, selon l'office fédéral de l'automobile KBA, malgré un durcissement des mesures contre la pandémie en Allemagne.

Certains achats devraient avoir été précipités par la perspective du retour de la TVA à son niveau normal dès janvier, note la VDA.

Aidées par de généreuses primes à l'achat, les ventes de voitures électriques en Allemagne ont triplé en 2020 pour atteindre 6,7% du marché.

En incluant les hybrides, les voitures électrifiées ont représenté, avec 395.000 unités, 13,5% des nouvelles immatriculations; une part qui est montée à 22% au dernier trimestre de l'année.

"La hausse des ventes en décembre n'est explicable uniquement par la progression massive des immatriculations de voitures électrifiées", note Peter Fuß, analyste chez EY. "Des rabais considérables et de nouveaux modèles soutiennent la demande".

afp/lk