Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a progressé de 0,69% jeudi, après la publication d'une inflation plus élevée que prévu en zone euro en février, ce qui pousse le marché obligataire à revoir ses anticipations d'évolution des taux d'intérêt.

L'indice vedette CAC 40 a gagné 49,97 points à 7.284,22 points. La veille, la cote Parisienne avait terminé en recul de 0,46%, craignant des hausses de taux.

Le taux d'inflation de la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois d'affilée, à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat. Mais la baisse est moins forte que prévu puisque les analystes s'attendaient à un taux compris entre 8,2% et 8,3%.

L'inflation avait atteint son point haut en octobre, à 10,6% en glissement annuel, après un an et demi de hausse ininterrompue, accélérée par la guerre en Ukraine.

"L'inflation sous-jacente n'a pas commencé à se stabiliser en Europe, il y a encore du chemin à faire en matière de politique monétaire pour s'occuper de l'inflation", prévient Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux de Tikehau Capital.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a d'ailleurs déclaré jeudi que les relèvements des taux directeurs pourraient continuer au-delà de celle déjà quasi actée par l'institution en mars.

L'ampleur de ces hausse fait l'objet de toutes les spéculations des marchés.

Les marchés obligataires sont beaucoup plus tendus que les marchés actions. Le taux d'emprunt français à 10 ans s'établissait à 3,23%, un niveau plus vu depuis janvier 2012. Le taux allemand à même échéance est également à un plus haut depuis juillet 2011.

Raphaël Thuin souligne que les taux obligataires à court terme grimpent plus que les taux à échéance 10 ans, ce qui retranscrit à la fois des anticipations de hausses de taux supplémentaires de la part des banques centrales et aussi les craintes que ces politiques monétaires "cassent l'économie".

Cependant la situation est différente "dans les actifs risqués, comme les actions qui restent sur un rebond fort". "Le marché est en train de se faire surprendre, il se cherche", estime M. Thuin.

STMicroelectronics paie les pots cassés

Les producteurs de semi-conducteurs souffraient des commentaires de Tesla lors de la journée investisseurs du constructeur. Un responsable du développement des moteurs a indiqué que l'entreprise d'Elon Musk avait mis au point en interne une architecture de transistors nécessitant moins de silicium et "développé (son) propre microprocesseur".

STMicroelectronics a cédé 3,24% à 44,23 euros.

Vallourec et Scor séduisent

Vallourec a inscrit une provision de 574 millions d'euros pour couvrir la fermeture de ses usines européennes annoncée en mai, ce qui a enfoncé ses comptes 2022 dans le rouge, et table sur un marché pétrolier "dynamique" pour retrouver la profitabilité.

Son action a gagné 6,15% à 14,23 euros.

Le titre du réassureur Scor a pris 5,35% à 24,42 euros, après que le groupe a annoncé un retour à la rentabilité au quatrième trimestre et des résultats légèrement au-dessus des attentes des analystes, ce qui ne l'a pas empêché d'afficher une perte sur l'ensemble de l'année 2022 de 301 millions d'euros.

SMCP dans le vert

Le groupe textile SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) a doublé son bénéfice net en 2022, porté par des ventes dynamiques en Europe et en Amérique du Nord, tandis que la Chine restait affectée par la crise sanitaire. Le titre a pris 7,42% à 8,32 euros.

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