New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en hausse vendredi, espérant afficher, pour la première fois depuis deux mois, une semaine dans le vert alors que les investisseurs saluaient un indicateur d'inflation rassurant aux États-Unis.

Vers 14H15 GMT, l'indice Dow Jones avançait de 0,74% et le Nasdaq, à forte teneur technologique, de 2,15%. Le S&P 500 progressait de 1,49%.

La veille, Wall Street avait terminé en forte hausse, catapulté par une chasses aux bonnes affaires, le Dow Jones avait pris 1,61% à 32.637,19 points, l'indice Nasdaq, 2,68%, à 11.740,65 points, et l'indice élargi S&P 500, 1,99%, à 4.057,84 points.

Assaillie par l'inflation, l'impact de la guerre en Ukraine, les craintes de récession, Wall Street a connu son pire début d'année depuis 1970, selon les analystes de LPL Financial. Et la séquence de huit semaines de baisse est une première depuis quasiment un siècle (1923).

Mais vendredi, le département du Commerce a publié un indice d'inflation encourageant.

La flambée des prix s'est tassée aux Etats-Unis en avril selon l'indice PCE du département du Commerce, baromètre favori de la Réserve fédérale (Fed), tandis que la hausse des revenus a été moins forte et que les ménages ont freiné leurs dépenses.

L'inflation s'est élevée à 6,3% sur un an en avril, contre 6,6% en mars. Sur un mois, le ralentissement est encore plus marqué, à 0,2% contre 0,9% le mois passé.

Les revenus ont progressé de 0,4% par rapport à mars, et les dépenses de 0,9%.

"À moins d'une retombée calamiteuse plus tard dans la séance, les principaux indices se dirigent vers le week-end de trois jours du Memorial Day avec des gains à la clé", a indiqué Patrick O'Hare de Briefing.com.

"Cela ne s'est pas produit depuis un bon moment", rappelait l'analyste qui saluait "la modération du rythme annuel de l'inflation qui correspond à la théorie selon laquelle la hausse des prix a atteint un pic".

Même son de cloche chez Oxford Economics dont l'économiste Lydia Boussour notait que la hausse mensuelle des prix de 0,2% était "la plus faible en 17 mois !".

Chris Low de FHN, pour sa part, s'étonnait de l'allant du consommateur américain "qui malgré une hausse de ses revenus inférieure à l'inflation a continué de dépenser en creusant dans son épargne".

"Cela défie les lois de la gravitation ou bien c'est du déni, mais il est difficile d'imaginer que la consommation va, pour toujours, croître plus vite que les revenus", doutait l'analyste.

La hausse des titres était tirée par le secteur technologique.

Le fabricant d'ordinateurs Dell Technologies grimpait de 12,45% à 49,40 dollars après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévus, soutenus par une forte demande de PC du côté des entreprises.

Le secteur des semi-conducteurs reprenait confiance comme AMD (+2,32%) ou Nvidia (3,53%) ainsi que les grands noms de la tech avec Tesla (+4,65% à 740 dollars), Apple (+2,88%) et Google (+2,50%).

Les titres de la chaîne de supermarchés en semi-gros Costco, qui avaient commencé dans le rouge, progressaient de 1,56% après des résultats meilleurs que prévu, même si sa marge opérationnelle a faibli du fait de la hausse des coûts.

La marque d'habillement American Eagle Outfitters chutait de 4,78% à 13,35 dollars après des ventes et des projections qui s'avèrent bien en dessous des attentes.

De même, l'enseigne de prêt-à-porter Gap (qui contrôle également Old Navy et Banana Republic) glissait de 4,68% à 10,60 dollars alors que le groupe a accusé une réduction de 13% de ses ventes au 1er trimestre et une perte de 162 millions de dollars.

Le titre, très volatil, a été suspendu de cotation brièvement à l'ouverture alors qu'il chutait de plus de 8%.

Sur le marché obligataire, après le chiffre rassurant de l'inflation, les rendements reculaient pour les bons du Trésor à 10 ans, à 2,71% contre 2,74%.

Lundi, la place new-yorkaise sera fermée pour observer le jour férié de Memorial Day.

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