ajoute Zemmour, Ménard, candidats

PARIS (awp/afp) - Le Rassemblement national a progressé dimanche au premier tour des législatives en réunissant plus de 20% des voix (13,2% en 2017) mais reste à la troisième place, derrière la majorité sortante et la Nupes.

Sur la lancée de ce score, le parti d'extrême droite espère obtenir un groupe à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis 1986. Pour cela, il doit obtenir au moins 15 députés.

L'institut Harris crédite le RN de 23 à 45 sièges, Elabe lui donne entre 15 et 30 sièges. Mais l'institut Ifop est moins optimiste et lui donne entre 5 et 25 sièges.

Depuis son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a jugé que le second tour lui "offrait la possibilité d'envoyer un groupe très important" du RN à l'Assemblée.

La majorité présidentielle sortante Ensemble! et l'alliance de gauche Nupes, au coude-à-coude, réuniraient entre 23,5 et 25,2% des voix, devant le RN, donné à plus de 20%, selon le ministère de l'Intérieur sur la base de 84% des électeurs inscrits.

Le RN n'a donc pas réussi à transformer l'essai de la présidentielle, où Marine Le Pen a engrangé 41,5% des voix au second tour, un score inégalé (23,1% au premier).

Erosion

Mais l'érosion est moins forte qu'en 2017: Marine Le Pen avait réuni 21,3% des voix au premier tour de la présidentielle (34% au second) mais n'avait obtenu que 13,2% aux légistives, et 8 députés.

Après "une très forte décélération en 2017, là il y a une simple érosion de 3 à 4 points", a souligné sur TF1 Frédéric Dabi, directeur de l'institut Ifop.

Pour Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France, "le seul gagnant par rapport à 2017 de ce premier tour c'est le RN, qui progresse" et "va augmenter ses sièges".

En revanche, "parce qu'il est seul" --Marine Le Pen a refusé de s'allier avec son rival d'extrême droite Eric Zemmour--, le RN "va se retrouver, certes avec un peu plus de députés, mais probablement au 4e rang en terme d'opposition à Emmanuel Macron" s'il obtient moins de sièges que LR.

Marine Le Pen, qui se représentait dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, manque de peu sa réélection dès le premier tour, où elle a réuni 53,96% des voix.

Elle pâtit elle aussi de la forte abstention, d'environ 53% au niveau national, qui est défavorable au RN dont l'électorat, classes populaires et jeunes en tête, est plus enclin à bouder les urnes.

Elle lui avait déjà coûté cher aux régionales en 2021, où le RN n'avait remporté aucune région.

De plus, en cas de forte abstention, le candidat doit réunir 25% des suffrages exprimés au premier tour pour passer au second, au point qu'en 2017 il n'y a eu qu'une seule triangulaire.

Zemmour éliminé

La finaliste de la présidentielle a déjà peiné à se faire entendre lors de la campagne, marquée par le duel entre la majorité et la Nupes.

En cas de duel Nupes-Ensemble!, Marine Le Pen a invité ses électeurs "à ne pas choisir entre les destructeurs d'en haut et les destructeurs d'en bas". "La France n'est ni une salle de marché ni une ZAD", a-t-elle lancé.

Eric Zemmour, qui se présentait dans la 4e circonscription du Var, a été éliminé, tout comme Guillaume Peltier dans le Loir-et-Cher et Stanislas Rigault dans le Vaucluse, marquant un échec retentissant pour le parti Reconquête!.

"Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes, mais nous venons de poser un drapeau dans chaque circonscription de France", a commenté M. Zemmour depuis Cogolin (Var), en appelant à "se battre" contre les "50 nuances de gauchisme" en France.

Les députés sortants du RN se qualifient tous au second tour, ainsi que plusieurs personnalités du parti, dont l'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle Jean-Philippe Tanguy, dans la Somme, le porte-parole Laurent Jacobelli en Moselle, ou encore l'ex DLF Thomas Ménagé dans la 4e circonscription du Loiret, où l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer a été éliminé.

Hors de ses fiefs, Edwige Diaz est qualifiée en Gironde et l'ancien présentateur Philippe Ballard, dans l'Oise.

Dans l'Hérault, la députée sortante apparentée Emmanuelle Ménard part aussi au second tour. Mais contrairement à Marine Le Pen, son époux le maire de Béziers Robert Ménard a affirmé sur TF1 qu'il n'hésiterait "pas une seconde" à voter pour Ensemble! au second tour en cas de duel avec la Nupes.

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