Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fortement reculé de 2,28% vendredi, apeurée par les hausses de taux des banques centrales annoncées cette semaine qui renforcent le risque de récession, dont les signes commencent à se voir en zone euro.

L'indice CAC 40 a lâché 135,09 points à 5.783,41 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 26 février 2021. Depuis le début de la semaine la cote Parisienne a perdu 4,84%, l'une de ses pires performances hebdomadaires de l'année.

La place Parisienne, comme beaucoup d'autres en Europe, reflue depuis mi-août face à la perspective de relèvement de taux régulier de la banque centrale américaine, la Fed.

"Il faut se préparer à un cycle" de resserrement monétaire "avec un plateau de deux ans" où les taux resteront très élevés, prévient Vincent Manuel, directeur des investissements de Indosuez Wealth Management.

La Réserve fédérale américaine (Fed) et de nombreuses banques centrales dans le monde ont relevé leurs taux directeurs cette semaine, des décisions qui vont inévitablement provoquer un ralentissement de l'économie et donc une contraction des bénéfices des entreprises.

"Les investisseurs doivent construire des portefeuilles en conséquence" dans un contexte de "risque récessif qui s'accroît", ajoute l'expert. Ce qui se traduit actuellement par une vague de vente massive des actions, avant de reprendre des positions optimales pour un tel contexte.

Les dernières statistiques n'ont pas arrangé l'humeur des investisseurs.

Le recul de l'activité économique en zone euro s'est accéléré en septembre dans le secteur privé, accentuant la crainte d'une récession alimentée par la flambée des prix, selon l'indice PMI Flash.

Au Royaume-Uni, l'économie est déjà probablement en récession selon le même indice.

En France, le secteur privé a connu une expansion légèrement plus forte en septembre qu'en août, grâce aux nouvelles affaires du secteur des services, selon une estimation provisoire du cabinet S&P Global.

"L'activité globale n'a toutefois que légèrement augmenté, la hausse marginale observée en septembre ayant exclusivement reposé sur le secteur des services", nuance le communiqué de S&P Global.

Les pressions sur le secteur manufacturier se sont accentuées et "les risques d'une récession économique se sont accentués sur le territoire français", selon Joe Hayes, économiste de S&P Global.

Les élections législatives en Italie de dimanche renforcent l'aversion au risque des investisseurs, la victoire de Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, semblant inéluctable.

Chaîne à vendre

Metropole Television a de son côté gagné 8,09% à 14,43 euros. Son propriétaire RTL Group a confirmé être toujours vendeur de sa participation de 48,3% et organise un "test de marché".

TF1 (-2,33% à 6,29 euros) a de son côté annoncé la nomination prochaine à sa tête de Rodolphe Belmer, 53 ans, qui a construit l'essentiel de sa carrière à la tête d'un autre poids lourd de l'audiovisuel français, Canal+.

L'automobile dans le mur

Les valeurs de l'automobile, dont la variation est très liée à la conjoncture macroéconomique, ont particulièrement souffert.

Renault a enregistré la pire perte du CAC 40: -7,05% à 27,74 euros. Stellantis a perdu 3,99% à 12,48 euros et Michelin 4,31% à 23,07 euros.

Sur le SBF 120, Valeo a chuté de 10,25% à 16,07 euros, Faurecia de 11,50% à 12,17 euros et Plastic Omnium de 4,58% à 15,21 euros.

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