Bangkok (awp/afp) - La justice thaïlandaise a donné lundi son feu vert au plan de restructuration de Thai Airways, qui a vu sa dette se creuser à 9 milliards d'euros avec la pandémie. Ses effectifs, sa flotte et ses liaisons aériennes devraient en être fortement affectés.

La Cour centrale des faillites a approuvé "la demande de restructuration" de la société et la formation d'un comité de restructuration, indique le tribunal dans un communiqué.

Après avoir supporté pendant des années les pertes à répétition de la société, le gouvernement thaïlandais a finalement opté en mai pour le redressement judiciaire de l'entreprise, dont la trésorerie s'évapore à vitesse supersonique depuis la pandémie de Covid-19.

Il a aussi réduit sa participation dans la compagnie qui a ainsi perdu son statut d'entreprise publique.

Selon les journaux thaïlandais, le plan de restructuration vise à solliciter, à court terme, un prêt de plus de 1,5 milliard d'euros pour financer les dépenses opérationnelles et les salaires.

La restructuration, qui devrait s'étaler sur plusieurs années, devrait ensuite passer par une augmentation de capital de plus de 2 milliards d'euros, une réduction drastique des effectifs et une diminution de la flotte.

L'entreprise doit désormais faire approuver ce plan par ses créanciers.

Tous les voyants sont au rouge pour Thai Airways, désignée en 2007 deuxième meilleure compagnie aérienne du monde et qui fête cette année son soixantième anniversaire.

L'entreprise a essuyé plus de 750 millions d'euros de pertes au premier semestre. Et sa dette a atteint cet été les 9 milliards d'euros.

La compagnie aérienne avait des problèmes financiers avant la pandémie. En cause: une mauvaise gestion et une flotte vieillissante, gourmande en kérosène.

La crise sanitaire lui a donné le coup de grâce. Les interdictions de voyage ont été levées mais les restrictions restent très étendues et la plupart des appareils de la compagnie, qui opère principalement sur les routes internationales, restent cloués au sol.

Pire, l'entreprise est aussi soupçonnée de "corruption" et de mauvaise gestion par les autorités. Un rapport d'enquête, rendu public en août, s'interroge sur une "rémunération excessive" des heures supplémentaires et le versement d'éventuels pots-de-vin lors de l'achat de 10 Airbus.

afp/ol