Thales : confirme ses objectifs, malgré la perte du « contrat du siècle » par Naval Group
Le 16 septembre 2021 à 12:08
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C’est la sidération en France après la terrible volte-face de Canberra. L’Australie a en effet décidé de mettre fin au « contrat du siècle » qui représentait une commande de 12 sous-marins conventionnels à Naval Group et se chiffrait en dizaines de milliards d’euros. Ce revirement brutal, que justifie l’Australie par « un changement de besoin », s’inscrit dans le cadre d’un nouveau partenariat stratégique de sécurité conclu avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, et visant à contrer l’influence de la Chine dans la région.
Au final, c'est donc de sous-marins nucléaires américains dont se dotera l'Australie.
Reste à savoir désormais comment le pays compte sortir du contrat passé avec Naval Group et quels éventuels dédommagements seront mis en place. Des discussions doivent avoir lieu dans les prochains jours.
Un sujet que suivra sans doute avec attention Thales. Financièrement, le groupe est en effet concerné par ce programme à 2 niveaux : en tant que fournisseur de certains sous-systèmes à Lockheed Martin, et en tant qu'actionnaire à 35% de Naval Group.
Globalement, Thales (+0,90% à 82,62 euros) se veut rassurant. Au 30 juin, les contrats en carnet avec Lockheed Martin ne sont pas matériels à l'échelle de Thales, puisqu'ils représentent un montant de moins de 30 millions d'euros, soit moins de 0,1% du carnet de commande total à la même date (34,6 milliards d'euros).
De plus, Thales n'anticipe pas d'impact significatif de cette annonce sur l'Ebit du groupe en 2021 par le biais de la contribution de Naval Group. En 2019, elle se montait à 65 millions d'euros (soit 3% de l'Ebit de Thales) et atteignait 22 millions d'euros en 2021 (soit 2% de l'Ebit de Thales).
En conséquence, Thales a confirmé l'ensemble de ses objectifs financiers pour 2021. Le groupe vise un chiffre d'affaires compris entre 15,8 et 16,3 milliards d'euros et une marge d'Ebit comprise entre 9,8% et 10,3%, en hausse de 180 à 230 points de base par rapport à 2020.
En parallèle, Thales a confirmé également ses perspectives à moyen terme aussi bien pour le secteur Défense & Sécurité (croissance organique annuelle du chiffre d'affaires de 4 à 6%, marge d'Ebit entre 12 et 13%) que pour l'ensemble du groupe (marge d'Ebit de 12% à moyen terme).
Thales figure parmi les leaders européens de la fabrication et de la commercialisation d'équipements et de systèmes électroniques destinés aux secteurs de l'aérospatial, du transport, de la défense et de la sécurité. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- systèmes de défense et de sécurité (53,4%) : systèmes d'information et de communication sécurisés (systèmes de commandement et de contrôle, systèmes de communication, de protection, de cybersécurité, etc.), systèmes de mission de défense (systèmes de guerre électronique et drones), systèmes terrestres et aériens (systèmes de défense aérienne, de contrôle aérien, systèmes et missiles de défense terrestre, et systèmes optroniques) ;
- systèmes aérospatiaux (28,4%) : équipements d'avionique (équipements de cockpit, de multimédia de cabine, de simulation) et systèmes spatiaux (satellites, charges utiles, etc.) ;
- solutions d'identification et de sécurité numériques (18,2%).
En outre, le groupe détient une participation de 35% dans Naval Group (fabrication d'équipements navals à destination des secteurs de la défense et de l'énergie nucléaire).
La répartition géographique du CA est la suivante : France (29,5%), Royaume Uni (6,6%), Europe (24,8%), Etats-Unis et Canada (14%), Asie (9,4%), Proche et Moyen Orient (6%), Australie et Nouvelle-Zélande (4,4%) et autres (5,3%).