La Banque de Nouvelle-Écosse et la Banque de Montréal ont déclaré des bénéfices supérieurs aux prévisions pour le deuxième trimestre, mais prévoient une augmentation des dépenses et des provisions pour pertes sur prêts et un ralentissement de la croissance des prêts hypothécaires, en raison de l'impact de la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt et d'un environnement économique difficile.

La croissance des prêts et la qualité du crédit ont été fortes pour les deux banques canadiennes au cours des trois mois jusqu'en avril, entraînant une hausse des revenus et une baisse des provisions pour pertes sur créances (PCL) par rapport à l'année dernière, même si les bénéfices des marchés financiers ont reculé en raison des récents bouleversements du marché.

Les actions de la Banque Scotia, dont le bénéfice ajusté de 2,18 $ CA par action a largement dépassé les attentes de 1,96 $ CA, ont bondi de 3,7 % à 84,44 $ CA dans les échanges matinaux à Toronto, comparativement au gain de 1,1 % de l'indice boursier général.

BMO, qui a annoncé un résultat plus modeste de 3,23 $ CA par action, contre 3,21 $ CA attendus, a vu ses actions augmenter de 0,6 %.

Les deux banques ont fait allusion aux incertitudes économiques lors de leurs appels avec les analystes, et ont déclaré que même si les risques restent faibles, elles s'attendent à certaines augmentations des LCP et des dépenses.

La provision pour pertes sur créances de la Banque Scotia, troisième plus grand créancier du Canada, est tombée à 219 millions de dollars canadiens au cours du trimestre, contre 496 millions de dollars canadiens il y a un an.

Le chef de la gestion des risques de la Banque Scotia, Phil Thomas, a déclaré lors de l'appel que la banque reste optimiste quant à la santé financière des clients, mais qu'elle est "consciente des défis économiques actuels". Les PCL ont "atteint le plancher" et devraient augmenter progressivement pendant le reste de l'année, a-t-il dit.

La croissance des dépenses s'accélérera également au cours du second semestre de 2022, mais restera dans la fourchette basse à un chiffre, et la croissance des prêts hypothécaires ralentira mais restera dans la fourchette haute à un chiffre, ont déclaré les dirigeants de la Banque Scotia.

DES DÉPENSES PLUS ÉLEVÉES

Les deux banques ont vu leurs dépenses ajustées augmenter par rapport à l'année dernière, avec une hausse de 3 % pour la Banque Scotia et de 2 % pour BMO.

Les dirigeants de BMO prévoient que la croissance des dépenses hors rémunération variable augmentera d'environ 2,5 % au cours des prochains trimestres, en partie en raison d'une hausse de salaire de 3 % pour certains employés, communiquée la semaine dernière.

Les provisions pour pertes sur créances de BMO ont diminué, passant de 60 millions de dollars canadiens il y a un an à 50 millions de dollars canadiens, bien qu'il s'agisse d'un renversement des recouvrements effectués au cours des trois derniers trimestres. Les LCP pour les prêts douteux vont remonter aux niveaux pré-pandémiques, ont déclaré les dirigeants, ajoutant que la banque a augmenté la pondération de son scénario défavorable dans ses tests de stress.

Néanmoins, les taux plus élevés apportent des avantages. Le revenu net d'intérêts de BMO, qui a augmenté de 9 % par rapport à l'an dernier, continuera de connaître une forte croissance, car les marges nettes d'intérêts "augmentent de façon significative", ont déclaré les dirigeants.

Les deux banques n'ont pas encore connu d'augmentation notable de leurs marges, mais elles ont néanmoins affiché des hausses de plus de 20 % en glissement annuel dans leurs activités canadiennes, grâce à la croissance des prêts hypothécaires et à la poursuite de la reprise des prêts commerciaux. Les bénéfices des activités internationales de la Banque Scotia ont augmenté de 43 % grâce à la baisse des provisions pour pertes sur créances et à la hausse des marges, tandis que les bénéfices de l'unité américaine de BMO ont augmenté de 8 %.

Alors que le bénéfice de la gestion de patrimoine de la Banque Scotia a augmenté de 9 %, celui de BMO a baissé de 4 %. Et toutes deux ont connu une baisse des bénéfices des marchés financiers.

(1 $ = 1,2841 dollar canadien) (Reportage de Nichola Saminather à Toronto ; Reportage supplémentaire de Manya Saini et Niket Nishant à Bengaluru ; Édition de Krishna Chandra Eluri, Elaine Hardcastle et Paul Simao)