Francfort (awp/afp) - La constructeur Boeing va indemniser le premier voyagiste mondial TUI pour les pertes liées à l'indisponibilité du 737 MAX, cloué au sol depuis plus d'un an après deux accidents ayant fait 346 morts. Le montant de l'indemnisation n'a pas été dévoilé.

"TUI et Boeing se sont mis d'accord sur de vastes mesures", incluant une compensation non-chiffrée mais représentant "la majeure partie des dommages subis", ainsi que des crédits pour des commandes ultérieures d'avions, explique TUI dans un communiqué mercredi. Cette indemnisation se fera "progressivement sur les deux prochaines années", précise l'entreprise allemande.

L'année dernière, TUI avait chiffré entre 220 et 245 millions d'euros (soit entre 235 et 261 millions de francs suisses) le coût si l'avion était cloué au sol jusqu'en septembre 2020. Les deux groupes se sont également accordés pour retarder la livraison des 61 737 MAX commandés, alors que le coronavirus a plongé le secteur du tourisme dans une crise sans précédent.

Le 737 MAX, avion vedette de Boeing, est interdit de vol depuis mars 2019. La remise en service de l'aéronef n'est pas imminente : le groupe américain doit encore obtenir le feu vert des autorités de l'aviation civile sur les modifications effectuées, notamment sur le logiciel anti-décrochage MCAS mis en cause dans les accidents.

Boeing a repris fin mai la production mais les incertitudes planent désormais sur la reprise des livraisons. TUI, un des plus gros clients européens du 737, avait en mars 15 exemplaires du MAX dans sa flotte et devait en recevoir huit supplémentaires en 2019.

Avec l'accord, "TUI va recevoir ces prochaines années moins d'avions de Boeing que prévu", notamment "moins de la moitié les deux prochaines années" et obtient "en moyenne un report de deux ans" par rapport au programme initial de livraisons, précise le voyagiste.

Cela "soutient" le projet du groupe de réduire la taille de la flotte de ses cinq compagnies aériennes européennes en réaction à la pandémie. TUI a annoncé mi-mai qu'il comptait supprimer 8000 postes dans le monde sur 70'000 et a fait état d'une perte nette de 764 millions d'euros au 2e trimestre de son exercice décalé, de janvier à mars, sur fond de baisse de 10% du chiffre d'affaires.

Confronté à l'arrêt quasi-total de ses activités depuis mars, le voyagiste a bénéficié en avril d'un prêt d'urgence garanti par l'Etat allemand à hauteur de 1,8 milliard d'euros.

afp/vj