New York (awp/afp) - Boeing a annoncé mercredi que les premières livraisons du 777X, le plus gros biréacteur au monde, étaient encore repoussées, à 2025, ce qui va se traduire par des coûts additionnels de 1,5 milliard de dollars dans ses comptes.

Les premières livraisons de la version passagers du 777X, un programme lancé en 2013, étaient initialement prévues en 2020 mais ont été repoussées à plusieurs reprises. Après une nouvelle mise à jour début 2021, elles étaient attendues fin 2023.

Mais le groupe a actualisé son évaluation "du temps nécessaire pour satisfaire aux exigences de certification", a indiqué le patron de l'entreprise, Dave Calhoun, dans une lettre aux employés consultée par l'AFP.

Le groupe va en conséquence suspendre la production, au moins jusqu'en 2023, ce qui va entraîner des coûts anormaux d'environ 1,5 milliard de dollars à partir du deuxième trimestre.

Le groupe a par ailleurs enregistré au premier trimestre une charge de 660 millions de dollars pour l'avion destiné au président américain Air Force One pour prendre en compte des coûts plus élevés chez les fournisseurs, des coûts supplémentaires pour finaliser les exigences techniques ainsi que des retards, précise Boeing.

Le constructeur a également comptabilisé une charge de 367 millions de dollars pour le programme de l'avion d'entraînement militaire T-7 Red Hawk, principalement en raison de renégociations avec des fournisseurs affectés par les problèmes de chaînes d'approvisionnement, le Covid-19 et l'inflation.

Boeing a également passé une charge de 212 millions de dollars pour prendre en compte l'impact du conflit en Ukraine.

Plombé par ces coûts supplémentaires, le constructeur aéronautique a encaissé une perte nette de 1,2 milliard de dollars au premier trimestre.

Sa perte nette ajustée par action et hors éléments exceptionnels, à 2,75 dollars, était nettement supérieure aux attentes des analystes.

Du côté des bonnes nouvelles, Boeing a annoncé avoir soumis un "plan de certification" à l'agence supervisant l'aviation aux Etats-Unis, la FAA, pour le long-courrier 787 Dreamliner, en proie à d'importants problèmes de production depuis la découverte de premiers vices de fabrication à l'été 2020.

C'est un pas vers la reprise des livraisons, suspendues depuis mai dernier, même si le groupe ne souhaite pas donner de date précise sur ce point.

Le groupe a toutefois enregistré une charge de 312 millions de dollars au premier trimestre pour ce programme, qui fait partie des "coûts anormaux" supplémentaires d'environ 2 milliards de dollars annoncés en janvier.

Boeing peut aussi compter sur le retour progressif du 737 MAX dans le ciel, 81 exemplaires ayant été livrés au premier trimestre, ainsi que sur ses activités de services, qui ont dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 15% au premier trimestre.

Son chiffre d'affaires total a reculé de 8% à 14 milliards de dollars.

Le groupe s'attend toujours à dégager un flux positif de liquidités sur l'ensemble de l'année.

A Wall Street, l'action de Boeing perdait environ 4%, à 161,00 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse.

afp/rp