SAO PAULO (awp/afp) - Une cour d'appel brésilienne a annulé samedi pour la deuxième fois l'ordre de suspension de l'accord entre les constructeurs aéronautiques américain Boeing et brésilien Embraer visant à créer une co-entreprise valorisée à 5,26 milliards de dollars, a rapporté l'agence de presse d'Etat Agencia Brasil.

La cour d'appel a estimé qu'il n'appartenait pas au juge de Sao Paolo, Victorio Guizio Neto de décider de l'avenir de la co-entreprise proposée, rappelant que le gouvernement détenait une action unique "golden share" d'Embraer, lui conférant un droit de veto sur les décisions stratégiques de l'avionneur.

C'est la deuxième fois ce mois-ci qu'une cour d'appel rejette l'ordre donné par le juge Guizio Neto, saisi par des syndicats, de bloquer l'accord jusqu'à la prise de pouvoir du président élu Jair Bolsonaro le 1er janvier.

Un ordre de suspension du juge de Sao Paolo, formulé il y a deux semaines, avait déjà été annulé par une cour d'appel quatre jours plus tard, ce qui avait permis à Embraer et Boeing de valider les modalités de l'accord, "en attendant le feu vert de l'Etat brésilien". L'Etat brésilien a annoncé qu'il ferait appel. Le juge a alors annoncé un nouvel ordre de suspension jeudi dernier.

Boeing et Embraer avaient annoncé leur alliance en juillet, quelques jours après l'entrée en vigueur du partenariat entre Airbus et le canadien Bombardier, qui a permis à l'Européen de prendre le contrôle du programme Cseries, concurrent de celui d'Embraer.

Le partenariat doit entraîner la prise de contrôle par Boeing des activités commerciales d'Embraer, moyennant 4,2 milliards de dollars, pour l'acquisition de 80% des parts de la co-entreprise, les 20% restants revenant au groupe brésilien.

Troisième avionneur mondial avec près de 6 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 16.000 employés, Embraer, privatisé en 1994, est un des fleurons industriels du Brésil avec non seulement une gamme d'avions civils, militaires, mais encore de jets d'affaires.

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