Paris (awp/afp) - Le motoriste et équipementier aéronautique Safran a indiqué mercredi percevoir "un début de reprise" mais a vu son activité toujours fortement affectée au premier semestre par les conséquences de la crise sanitaire sur le trafic aérien.

Le groupe français a enregistré un bénéfice net de 674 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année. Son chiffre d'affaires, ajusté d'effets comptables liés à la couverture de change, s'est établi à 6,9 milliards d'euros, en baisse de 21,6% par rapport au premier semestre 2020.

La crise du Covid-19 n'avait commencé à faire sentir son effet qu'en mars 2020, mettant à l'arrêt le trafic aérien mondial.

Pour son directeur général Olivier Andriès, "les résultats du premier semestre 2021 restent affectés par les effets de la crise et une base de comparaison défavorable au premier trimestre".

"Ils attestent également d'un début de reprise au deuxième trimestre", ajoute-t-il, cité dans le communiqué.

Le trafic aérien reste en effet affecté par la diffusion des variants et les restrictions de circulation. Il était en juin de 60% de son niveau de 2019, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Safran a notamment noté que les cycles de vols de son moteur le plus récent, le LEAP équipant les Airbus A320neo et Boeing 737 MAX, étaient revenus mi-juillet à leur niveau de 2019 alors qu'ils n'étaient qu'à 56% fin avril. L'utilisation des moteurs CFM56, équipant des avions plus anciens et donc plus gourmands en carburant, progressait également mais restait en retrait de 35% par rapport à 2019.

Tablant sur une "accélération significative de l'activité au second semestre", Safran confirme ses perspectives pour 2021, prévoyant notamment une baisse du chiffre d'affaires ajusté de "2 à 4%", hors effets de changes et de périmètre.

Il prévient toutefois qu'"un retard dans le rythme de la reprise des activités de services pour moteurs civils au cours du deuxième semestre constitue un élément de risque pour ces perspectives".

Ces services, très rémunérateurs pour le motoriste, dépendent du trafic aérien: les avions volant davantage, les compagnies ont besoin de plus de pièces de rechange et de services d'entretien.

Les activités de propulsion, qui fournissent près de la moitié des revenus du groupe, ont reculé de 19,7% au premier semestre, tout comme la division Equipements aéronautiques, défense et aérosystèmes (-18,3%) et celle des Intérieurs d'avion -sièges, cabines, divertissements à bord- (-39,7%). Cette dernière activité a "vraisemblablement atteint son point bas", estime Safran.

afp/rp