Londres (awp/afp) - L'équipementier britannique Ultra Electronics a annoncé lundi avoir donné son accord à un rachat à 2,6 milliards de livres (3,3 milliards de francs suisses) par le groupe de défense Cobham, détenu par un fonds américain, après avoir obtenu des garanties sur ses contrats noués avec le Royaume-Uni.

Le conseil d'administration d'Ultra Electronics va recommander à l'unanimité à ses actionnaires l'offre de Cobham qualifié de "juste et raisonnable", selon un communiqué.

L'équipementier a pris sa décision après avoir étudié soigneusement les engagements de Cobham envers le gouvernement britannique afin de préserver les intérêts du Royaume-Uni.

Cobham, détenu par le fonds américain Advent depuis l'an dernier, a lancé fin juillet une offre de rachat à 2,6 milliards de livres sur l'équipementier, soit 35 livres par action, afin de créer un poids lourd des systèmes de communication.

Mais cette opération est sensible puisqu'Ultra Electronics a des contrats avec la Royal Navy, notamment pour des sonars.

Cobham s'est engagé auprès des autorités à préserver les intérêts de sécurité nationale du Royaume-Uni, à investir dans la main-d'oeuvre britannique, à conserver le siège d'Ultra dans le pays et à accroître les dépenses en recherche et développement.

Il va désormais discuter avec le gouvernement afin de se mettre d'accord sur les détails de ces engagements qui s'appliqueront immédiatement une fois l'acquisition bouclée, ce qui est espéré pour le premier trimestre de 2022.

Peu après l'annonce de l'offre fin juillet, le gouvernement britannique avait dit suivre de près la transaction, mais sans annoncer d'intervention formelle.

Cette fusion va "créer une entreprise d'électronique de défense sur une plus grande échelle, rassemblant deux groupes avec des compétences complémentaires", que ce soit dans la technologie ou la production, se félicite Simon Pryce, directeur général d'Ultra Electronics.

Ultra Electronics est spécialisé dans les systèmes de communication radio à destination des forces terrestres, aériennes et maritimes. Il est présent surtout en Amérique du Nord, dont le marché représente les deux tiers de ses revenus.

Parmi ses clients figurent les gouvernements appartenant au réseau Five Eyes" de collaboration dans le renseignement qui comprend le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Il travaille également avec des grands groupes comme les américains Boeing, Lockheed Martin et Northrop Grumman, ou le britannique BAE Systems.

Cobham, dont les origines remontent aux années 1930, est lui présent dans l'électronique, les communications, la technologie pour les satellites ou encore le ravitaillement en vol.

"Nous reconnaissons le rôle important qu'un rapprochement entre Cobham et Ultra va jouer avec +five-eyes+ dans la défense et nous nous sommes engagés à continuer d'équiper le Royaume-Uni et nos alliés", souligne Shonnel Malani, président du conseil d'administration de Cobham.

afp/ol