New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait nettement à l'ouverture jeudi, plombée par la montée des tensions sino-américaines qui se cristallisent actuellement autour du géant chinois des télécoms Huawei.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, baissait vers 14H15 GMT de 1,37%, à 25.422,97 points, et l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, de 1,52%, à 7.633,12 points.

L'indice élargi S&P 500 reculait de 1,24%, à 2.820,72 points.

Wall street avait déjà clôturé en baisse mercredi dans un marché à nouveau assombri par les incertitudes liées aux conséquences de la guerre commerciale entre Pékin et Washington: le Dow Jones Industrial Average avait perdu 0,39% et l'indice Nasdaq 0,45%.

Huawei, que l'administration Trump a placé la semaine dernière sur une liste de sociétés suspectes auxquelles il est interdit de vendre des équipements technologiques, était de nouveau jeudi au centre de l'attention. Soupçonnée d'espionnage au profit de Pékin, la firme est depuis longtemps dans le collimateur des autorités américaines.

Alors que le numéro deux mondial des smartphones est peu à peu lâché par ses partenaires commerciaux, la Chine a dénoncé jeudi un "harcèlement" de la part des Etats-Unis contre Huawei et a annoncé avoir adressé "une protestation solennelle" à Washington.

Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a, pour sa part, affirmé jeudi que le groupe, qui affirme ne pas collaborer avec le gouvernement chinois, mentait.

"Le risque est que les deux parties restent campées dans leur entêtement et que les tensions commerciales se prolongent au-delà de 2019", a commenté Art Hogan, de la société d'investissement National.

Le Fonds monétaire international a d'ailleurs lancé jeudi un sérieux avertissement aux Etats-Unis et à la Chine en affirmant que leur bras de fer risque de compromettre le rebond économique mondial attendu pour le second semestre 2019.

Le secteur des semi-conducteurs était de nouveau sous pression jeudi, Qualcomm perdant par exemple 3,40%, AMD 3,94% et Nvidia 3,63%.

Les investisseurs étaient d'autant plus prudents que les sources d'incertitudes se multiplient actuellement, entre les élections européennes ou la position de plus en plus précaire de la Première ministre, Theresa May, à la tête du gouvernement britannique en raison du Brexit.

Et les indicateurs en provenance de la zone euro étaient plutôt décevants, entre la baisse du moral des entrepreneurs allemands à son plus bas en quatre ans en mai, selon le baromètre IFO, et la progression très légère de l'activité privée dans la zone euro en mai, selon la première estimation de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

Aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont enregistré une baisse surprise pour la semaine achevée le 18 mai.

Parmi les valeurs du jour, Boeing perdait 2,39% alors qu'une réunion cruciale se déroule jeudi entre des régulateurs aériens du monde entier à Fort Worth (Texas, sud), qui pourrait donner une idée un peu plus précise sur le retour en service du 737 MAX.

Le fabricant de cosmétiques Avon bondissait de 8,88% après l'annonce de son rachat par le groupe brésilien Natura Cosmeticos, une opération qui donnera naissance au quatrième groupe mondial de produits de beauté, avec une capitalisation de 11 milliards de dollars.

L Brands, la maison mère des magasins de lingerie Victoria's Secret, s'envolait de 14,09% après avoir fait part de prévisions plus élevées que prévu pour l'année.

Signe de l'appétence des investisseurs pour des actifs jugés moins risqués, sur le marché obligataire, le taux sur la dette à 10 ans des Etats-Unis baissait à 2,332%, contre 2,382% mercredi soir.

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