New York (awp/afp) - McDonald's et Coca-Cola continuent d'attirer les clients malgré les hausses de prix de leurs produits mais les profits de deux groupes ont été rognés par des coûts plus élevés.

Les deux multinationales, qui sont aussi affectées par la hausse du dollar, observent de près l'évolution de l'économie.

Entre l'inflation généralisée et la hausse des taux d'intérêt, les résurgences du Covid, les problèmes persistants dans les chaînes d'approvisionnement et la guerre en Ukraine, la confiance des consommateurs chute et le risque d'une récession augmente, a reconnu le patron de McDonald's, Christopher Kempczinski, lors d'une conférence téléphonique.

Certains clients, en particulier ceux aux plus bas revenus, optent plus pour les offres promotionnelles et prennent moins de menus.

Mais le groupe est déterminé à rester "une destination abordable" pour les consommateurs, a assuré M. Kempczinski.

Avec un coût moyen du caddie plus élevé, "nous nous attendons à ce que l'environnement soit plus difficile pour la consommation", a avancé de son côté le PDG de Coca-Cola, James Quincey, lors d'une conférence téléphonique.

Mais, il est encore difficile de faire des prédictions économiques et même en cas de récession, les consommateurs tendent à d'abord réduire leurs gros achats, comme les matelas ou les voitures, avant de s'attaquer aux produits moins chers, remarque-t-il.

La chaîne américaine de supermarchés Walmart a fait un constat similaire lundi: ses clients dépensant plus pour l'alimentation et l'essence à cause de l'inflation, ils dépensent moins pour les autres marchandises, aux marges généralement plus élevées.

Pour l'instant, les consommateurs ne se sont pas détournés des sodas, jus et autres boissons vendus par Coca-Cola dans les magasins, affirme M. Quincey. Quant aux ventes dans les parcs d'attractions et autres lieux touristiques, "elles n'ont jamais été aussi bonnes".

Dans la même veine, le groupe Mondelez a rapporté mardi soir que les ventes de ses boissons, gâteaux et bonbons avaient grimpé de 9,5% au deuxième trimestre, et a relevé dans la foulée sa prévision de chiffre d'affaires pour l'année.

McDonald's en forme en France ___

Le chiffre d'affaires de Coca-Cola a grimpé de 12% au deuxième trimestre, à 11,3 milliards de dollars.

En volume, les ventes ont progressé de 8%, dopées par le rebond des ventes dans les restaurants, cinémas, stations-service et lieux touristiques, qui avaient chuté pendant la pandémie.

Et la hausse des prix des boissons a gonflé un peu plus le chiffre d'affaires.

Le groupe a aussi relevé plusieurs prévisions pour 2022.

Coca-Cola s'attend désormais à une croissance organique (en dehors des fusions et des acquisitions et des effets de changes) entre 12% et 13% pour l'année (contre +7% et +8% auparavant).

L'impact de la hausse du dollar face aux autres devises devrait pour sa part être plus important que prévu.

Chez McDonald's, les ventes à nombre de magasins comparables, le critère de référence dans la distribution, ont progressé de 9,7% au deuxième trimestre.

Aux Etats-Unis, son plus gros marché, elles ont augmenté de 3,7%, tirées par les hausses de prix, d'un peu moins de 10% en moyenne, ainsi que par des offres promotionnelles.

Les ventes ont aussi fortement progressé en France, en Allemagne, au Brésil et au Japon mais ont reculé en Chine en raison des stricts confinements imposés face à la résurgence du Covid-19.

En prenant en compte les fermetures des magasins en Russie et en Ukraine, ainsi que les effets de changes, le chiffre d'affaires de McDonald's a toutefois reculé de 3% à 5,72 milliards de dollars.

Les bénéfices nets des deux entreprises ont chuté, de 28% à 1,9 milliard de dollars chez Coca-Cola et de 46% à 1,2 milliard de dollars chez McDonald's.

Elles font face à la hausse de leurs coûts, des matières premières au transport, en passant par l'énergie et les salaires.

Chez McDonald's aux Etats-Unis par exemple, les dépenses pour les produits alimentaires et les emballages papiers devraient augmenter de 12% à 14% aux Etats-Unis, et les coûts salariaux d'environ 10%.

Les marges de la chaîne de fast-food ont aussi été affectées négativement par la vente de ses restaurants en Russie annoncée en mai, le groupe ayant enregistré une charge de 1,2 milliard de dollars liée à cette transaction.

A Wall Street, Coca-Cola a pris 1,6%% et McDonald's de 2,7%.

afp/rp