New York (awp/afp) - La prestigieuse banque d'affaires américaine Goldman Sachs a nommé mercredi un duo pour préparer la succession de son PDG Lloyd Blankfein, après la nomination de son dauphin présumé dans le gouvernement Trump.

David Solomon, 54 ans, et Harvey Schwartz, 52 ans, ont été promus co-directeurs délégués et prendront leurs fonctions dès le 1er janvier 2017, selon un communiqué.

M. Solomon codirigeait jusqu'à présent la division de banque d'investissement chargée de conseiller les entreprises dans leurs opérations de fusions-acquisitions. Cette division est devenue très importante depuis 2011 et l'encadrement strict des activités de courtage, force traditionnelle de Goldman Sachs. Ses revenus n'ont cessé d'augmenter depuis et ont plus que doublé en cinq ans.

Harvey Schwartz était devenu directeur financier en 2013, après avoir dirigé la division de produits financiers de 2008 à 2013. Il n'est toutefois pas un trader.

Ce n'est pas la première fois que Goldman Sachs élève deux responsables pour partager les fonctions de numéro deux de la banque. Ceci était déjà arrivé par le passé puisque Gary Cohn avait déjà partagé ces fonctions avec Jon Winkelried de 2006 jusqu'à la crise financière. John Thain et John Thornton l'avaient aussi déjà fait quand l'ancien secrétaire au Trésor Hank Paulson était le PDG de la banque.

Ces nominations interviennent à un moment important pour Goldman Sachs, qui est revenue au premier rang à Wall Street depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle.

La firme a vu des anciens dirigeants propulsés à des premiers rôles dans la nouvelle administration avec Steven Mnuchin, comme secrétaire au Trésor, Steven Bannon conseiller stratégique à la Maison Blanche et Gary Cohn, directeur du Conseil économique.

La banque est également la grande gagnante du démantèlement promis de la loi financière Dodd-Frank, notamment la disparition anticipée de la règle Volcker limitant la prise de risque et la spéculation.

L'action Goldman Sachs a gagné plus de 31% en Bourse depuis l'élection présidentielle, soit 23,8 milliards de dollars de plus pour sa capitalisation boursière. Goldman Sachs est ainsi le premier moteur (20% de contribution) des records de l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones.

Ces nominations montrent toutefois que Goldman Sachs n'a toujours pas choisi de stratégie contrairement à sa rivale Morgan Stanley, qui a décidé de donner la priorité à la gestion de grosses fortunes et d'actifs au détriment du courtage.

Tout en continuant de privilégier le courtage et la banque d'investissement, Goldman Sachs s'est également tournée ces derniers mois vers la banque de détail et investit dans les technologies comme le "blockchain".

Blockchain, registre de transactions numérique, est un protocole informatique qui s'apparente à une gigantesque base de données publiques, sécurisée et partagée, où sont inscrites des opérations financières.

afp/rp