WASHINGTON, 5 février (Reuters) - La Réserve fédérale (Fed) va rendre plus transparents ses tests de résistance des grandes banques, en leur fournissant plus d'informations sur la façon dont leurs portefeuilles performeraient en cas de chocs éventuels sur l'économie.

Lors des "stress tests" qui seront réalisés à partir de cette année, les grands établissements financiers auront à disposition "beaucoup plus" d'informations sur les modèles utilisés par la Fed pour tester leurs bilans.

Les tests pour 2019 inclueront, dans le plus sévère des scénarios, une hausse à 10% du taux de chômage, actuellement de 4%, ainsi qu'un niveau de tension élevé sur les marchés des prêts aux entreprises et de l'immobilier commercial.

"Nous sommes confiants dans le fait que ce scénario testera de façon effective la résistance des grandes banques du pays", a indiqué Randal Quarles, le vice président de la Fed en charge de la supervision.

Ces changements, initialement proposés par la Fed en décembre 2017 et finalisés mardi, visent à répondre aux critiques de longue date des banques sur la lourdeur et l'opacité des tests de résistance de la banque centrale américaine.

Par ailleurs, les banques dont les actifs s'élèvent entre 100 milliards et 250 milliards de dollars, telles que SunTrust Banks and Fifth Third Bancorp ne subiront pas les tests cette année, la Fed ayant décidé d'un cycle de deux ans pour ces établissements.

Les tests annuels de stabilité des banques soumettent le bilan des grands groupes financiers comme JPMorgan Chase et Citigroup à des hypothèses de retournement de la conjoncture économique pour s'assurer qu'ils puissent absorber le choc sans faillir. Ils varient légèrement chaque année, la Fed sondant les points faibles des banques, et deviennent de plus en plus difficiles à mesure que les conditions économiques s'améliorent.

Les "stress tests" constituent un évènement majeur pour les banques, qui ne peuvent redistribuer leurs résultats aux actionnaires ou procéder à des investissements sans avoir passé avec succès l'épreuve.

L'an dernier, 34 banques ont réussi les tests, tandis que Goldman Sachs et Morgan Stanley ont reçu un feu vert sous conditions qui a limité leur capacité à distribuer du capital. La filiale américaine de Deutsche Bank a quant à elle échoué aux tests.

(Pete Schroeder, Blandine Hénault pour le service français)